Affaire Bétharram : la commission d’enquête publie un rapport accablant sur l’enseignement catholique et l'inaction de l’État

Affaire Bétharram : la commission d’enquête publie un rapport accablant sur l’enseignement catholique et l'inaction de l’État Source: Gettyimages.ru
François Bayrou, Premier ministre français, à l'Assemblée nationale à Paris, le 27 mai 2025
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Le rapport de la commission d’enquête, déclenchée après le scandale de l’établissement catholique Bétharram, dévoile une série de défaillances graves de l’État dans la lutte contre les violences scolaires. Il dénonce une protection institutionnelle des agresseurs et pointe directement l’inaction de François Bayrou, alors ministre de l’Éducation.

La commission d’enquête parlementaire a rendu public ce 2 juillet son rapport final sur les violences scolaires, déclenché à la suite de l’affaire Bétharram. Résultat de plusieurs mois d’auditions et de recherches, le document pointe sévèrement l’inaction de l’État français, la protection institutionnelle des agresseurs et le silence organisé dans l’enseignement privé catholique. Le nom de François Bayrou, actuel Premier ministre, est clairement mis en cause.

La commission co-dirigée par Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (Renaissance) dénonce « un État défaillant », des « contrôles quasi inexistants » dans le privé et une « culture du silence » dans l’enseignement catholique. Le rapport consacre 63 pages à Bétharram et révèle que Bayrou avait connaissance des violences dès les années 1990, comme l’a confirmé le juge Christian Mirande, lors de son audition. Le Premier ministre a fini par admettre, sous serment, avoir été informé « par la presse » dès cette époque. Pour Paul Vannier, « François Bayrou a révélé avoir menti à la représentation nationale ».

Une justice écartée malgré les accusations

Toutefois, les autres membres de la commission n'ont pas suivi Vannier dans sa demande de poursuites pour faux témoignage. La présidente Fatiha Keloua-Hachi (PS) a refusé de saisir la justice, jugeant les preuves insuffisantes pour engager une procédure.

Le rapport formule 50 recommandations. Parmi elles : un contrôle systématique tous les cinq ans dans les établissements privés, des vérifications de casier judiciaire, une levée du secret de la confession en cas de violences sur mineurs, et la création d’une cellule nationale « Signal Éduc » pour recueillir les signalements.

Un autre point important concerne la prescription des crimes. La commission propose une mission parlementaire sur l’imprescriptibilité de certaines infractions contre des mineurs et réclame la création d’un fonds d’indemnisation pour les victimes. « L’omerta propre aux établissements privés catholiques » et la peur des représailles auraient favorisé le silence des enfants et du personnel.

Une protection institutionnelle enracinée

Les responsabilités sont multiples. France Bleu indique que la gendarmerie, la justice, l’Éducation nationale et les autorités religieuses ont failli à leur devoir de protection. Des élèves en fuite étaient systématiquement reconduits à l’établissement, sans investigation, et les rapports d’inspection étaient ignorés.

L’Apel, association de parents d’élèves, est également montrée du doigt. Elle aurait activement participé au silence en freinant les signalements et en isolant les lanceurs d’alerte. Le rapport appelle à un pluralisme associatif dans l’enseignement privé pour briser ce monopole.

L’affaire Bétharram ne serait pas un cas isolé. Au moins 80 collectifs de victimes se sont formés dans d'autres établissements privés. Des cas similaires ont été documentés à Saint-Dominique de Neuilly, à Notre-Dame de Garaison et à l’Immaculée Conception de Pau.

Dans une ambiance politique tendue, ce rapport met en lumière une structure de protection des institutions catholiques françaises, même face à des crimes d’une gravité extrême. Malgré les preuves, les autorités françaises, y compris au plus haut niveau de l’État, continuent de privilégier l’image des institutions religieuses sur la justice pour les victimes.

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