Gilets jaunes : dénonçant une «nuit des petits couteaux», BHL tacle Mélenchon et Le Pen
Bernard-Henri Levy s’en est pris à Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan et Marine le Pen, accusés de ne pas dénoncer les incidents liés à certains Gilets jaunes. Pour ce faire, il convoque les pages les plus sombres de l'Histoire.
Très critique du mouvement des Gilets jaunes, comme il n'hésite pas à le rappeler régulièrement sur Twitter, l'essayiste Bernard-Henri Lévy, surnommé BHL, a vivement réagi sur le réseau social à l'acte 8 du mouvement le 7 janvier. Loin d'évoquer le nouveau souffle du mouvement ou les revendications des manifestants, comme le référendum d'initiative citoyenne (RIC) ou la démission d'Emmanuel Macron, le médiatique philosophe a concentré son énergie sur les violences qui ont émaillé la manifestation.
Il a ainsi vitupéré contre plusieurs figures de l'opposition, qu'il a accusées de ne pas s'être indignées du «lynchage d’un flic» à Paris, de «l'attaque contre le ministère de Benjamin Griveaux», dont la porte a été défoncée par des manifestants avec un chariot élévateur, ou encore du blocage du journal L'Est républicain à Nancy. «Sont-ils encore républicains ?», s'est-il interrogé au sujet de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan.
Toujours pas un mot de #LePen , #Mélenchon et #NicolasDupontAignant pour, 48h après, condamner, dans l’#ActeVIII des #GiletsJaunes: le lynchage d’un flic; l’attaque contre le Ministere de #BenjaminGriveaux et contre @lestrepublicain; les incendies. Sont-ils encore républicains ?
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) 7 janvier 2019
Au sujet de l'épisode qui a provoqué l'évacuation d'urgence de Benjamin Griveaux de ses bureaux, BHL n'hésitait pas, dans un tweet du 5 janvier, à évoquer une «nuit des petits couteaux», en référence à la purge décidée par Adolf Hitler en 1934 dans la section paramilitaire du parti nazi, lors de laquelle au moins 200 personnes furent exécutées.
Et le philosophe de poursuivre : «Même dans les années 30, je ne vois pas de précédent à cette attaque factieuse contre une Maison de la République.»
Nuit des petits couteaux visant le personnel d’un Ministère. Ces #GiletsJaunes-ci devraient revêtir une Cagoule, les choses seraient plus claires. Encore que, même dans les années 30, je ne vois pas de précédent à cette attaque factieuse contre une Maison de la République.
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) 5 janvier 2019
Sur les policiers pris physiquement à parti par le boxeur Christophe Dettinger, qui s'est depuis rendu aux forces de l'ordre, Bernard-Henri Lévy s'insurge que Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise, n'ait pas pris fait et cause pour le policier, «condamnant, non les lyncheurs, mais le lynché».
«Être démocrate, ce soir, c’est dire sa solidarité pleine et entière avec la police républicaine», poursuit l'essayiste, qui reste par ailleurs muet sur l'affaire Andrieux, du nom de ce commandant de police décoré, identifié sur une vidéo où on peut le voir frapper des individus, notamment au visage, lors de l'acte 8 des Gilets jaunes à Toulon le 5 janvier.
Image ignoble de ce policier lynché sur un pont de Paris. Réaction ignoble de #Mélenchon condamnant, non les lyncheurs, mais le lynché. Être démocrate, ce soir, c’est dire sa solidarité pleine et entière avec la police républicaine.
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) 5 janvier 2019
Jean-Luc Mélenchon avait commenté l'épisode du boxeur en reprochant implicitement les ordres donnés par la hiérarchie aux forces de l'ordre : «Bataille au corps à corps sur les ponts de Paris. Est-ce un pouvoir républicain qui donne de tels ordres ?»
Bataille au corps à corps sur les ponts de Paris. Est-ce un pouvoir républicain celui qui donne de tels ordres ? #GiletsJaunes#ActeVIII
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 5 janvier 2019
Si la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, ne s'est effectivement pas exprimée sur l'acte 8 des Gilets jaunes dans l'immédiat, le député Nicolas Dupont-Aignan, au contraire des dires de Bernard-Henri Lévy, a largement relayé sa position sur Twitter. Il a estimé que les violences, qu'elles aient émané des policiers ou des Gilets jaunes, devaient être condamnées.
Quand il y a des violences des deux côtés, les deux côtés sont condamnables et doivent être condamnés.
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 6 janvier 2019
L'Etat de droit n'est pas à sens unique, il s'applique aussi au #Gouvernement, qui ne devrait pas donner des consignes de brutalité. #giletsjaunes
Concernant plus particulièrement l’intrusion au secrétariat d'Etat de la rue de Grenelle, le fondateur du parti Debout la France a expliqué condamner «les violences, mais aussi la volonté de l'exécutif d'envenimer la situation».
Qui sème le vent, récolte la tempête.
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 5 janvier 2019
Benjamin Griveaux parlait "d'aller + loin dans le changement, d'être + radicaux" : il a dû évacuer son Ministère.
Je condamne les violences, mais aussi la volonté de l'exécutif d'envenimer la situation. #GiletsJauneshttps://t.co/1ufzJSmThP