Gilets jaunes : Castaner recommande la manière forte aux préfets pour libérer les ronds-points
Dans un télégramme révélé par les médias, le ministère de l'Intérieur exhorte les préfets à déloger les Gilets jaunes des ronds-points et invite les forces de l'ordre à user de tout l'arsenal juridique à leur disposition pour ce faire.
Dans un télégramme daté du 29 décembre, dont Europe 1 a révélé l'existence et qui a été consulté par Le Parisien, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner exhorte les préfets à employer la manière forte pour déloger les Gilets jaunes qui occupent encore les ronds-points à travers tout le territoire. Il exige ainsi que soient poursuivies les «opérations d’évacuation de la voie publique afin de libérer les entraves et les gênes à la circulation, notamment aux abords des ronds-points et des zones d’activité économique.»
Beauvau demande également un bilan quotidien et une sensibilisation en temps réel du centre de veille opérationnel national concernant «tout incident ou difficulté». Le ministère de l'Intérieur semble également vouloir forcer son avantage sur le fléchissement du mouvement des Gilets jaunes et avance des chiffres où pointent l'espoir d'une décrue du mécontentement des Français avec seulement 2 500 manifestants répertoriés sur le territoire et «alors qu’il ne reste plus qu’une centaine de points de rassemblement» selon le télégramme.
Les forces de l'ordre sont ainsi invitées à user des moyens mis à leur disposition : «l'évacuation forcée» et la verbalisation pour «occupation sans autorisation de la voie publique» qui peut mener à une amende de 1 500 euros, voire plus en cas de récidive.
L'arrestation d'Eric Drouet et ses camarades à Paris le 2 janvier dans le cadre de ce qui a été considéré comme une manifestation non-déclarée démontre la détermination du gouvernement de bander les muscles, en alignement avec la mise en garde d'Emmanuel Macron qui, lors de son allocution télévisée du 31 décembre, assurait que «l'ordre républicain [serait] assuré sans complaisance.»
«Tout ce qui se passe ici c'est politique», a déclaré Eric #Drouet à sa sortie du commissariat parisien#GiletsJaunes
— RT France (@RTenfrancais) January 3, 2019
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Selon les informations du Parisien, depuis le début du mouvement, 10 personnes ont perdu la vie, principalement à la suite d'accidents de la route, 216 mandats de dépôts ont été prononcés et 4 500 garde à vue ont été décidées.
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