Le père de Chérif Chekatt va demander le rapatriement du corps de son fils en Algérie
Que faire du corps de l'auteur de l'attaque de Strasbourg ? C'est la question qui se pose à la mairie de Strasbourg alors que le père de Chérif Chekatt va demander à l'Algérie le rapatriement du corps de son fils.
Chérif Chekatt sera-t-il enterré en Algérie, pays dont est originaire sa famille ? L'enterrement de l'auteur de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg, abattu le 13 décembre, repose la question de l'inhumation des terroristes d'origines étrangères.
Abdelkrim Chekatt, le père de Chérif, s'est présenté le 19 décembre à la mairie de Strasbourg, annonçant qu'il allait demander le rapatriement du corps de son fils en Algérie. «Il fallait qu'il obtienne des actes de décès. Il nous a indiqué qu'il allait demander au consulat d'Algérie un rapatriement du corps de son fils», a fait savoir la mairie.
Le maire de Strasbourg, Roland Ries, qui s'était dit le 18 décembre «plutôt hostile, sinon réticent» à une inhumation de Chérif Chekatt dans sa ville, a estimé que l'enterrement en Algérie serait «la solution la plus simple».
Chérif Chekatt, né en France, avait la nationalité française et il est d'ailleurs peu probable que l'Algérie accepte d'accueillir la dépouille. Le cas de Mohamed Merah, assassin de sept personnes en 2012 dans le sud-ouest, avait déjà posé un problème similaire. L'Algérie, dont il était également originaire, avait refusé d'accueillir sa dépouille. La mairie de Toulouse avait fini par ensevelir le corps sans sépulture ni nom, dans un cimetière de la banlieue toulousaine, en dehors des horaires d'ouverture.
Pour sa part, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a appelé le 20 décembre la ville de Strasbourg à inhumer Chérif Chekatt «le plus rapidement possible», dans l'anonymat dans le cimetière musulman de Strasbourg. «J'appelle les autorités à respecter la loi du pays, à ne pas faire de cet assassin une victime et qu'on l'enterre le plus rapidement possible pour que l'on ne parle plus de lui», a déclaré à l'AFP Abdallah Zekri, délégué général du CFCM.
La réticence de la mairie de Strasbourg pourrait se heurter au droit. Selon l’article L2223-3 du Code général des collectivités territoriales, il existe quatre cas dans lesquels la sépulture dans le cimetière d’une commune «est due» : lorsque la personne est décédée sur son territoire ; quand elle y est domiciliée ; si la famille dispose déjà d’un caveau ; si le mort est un Français établi hors du pays et inscrit sur la liste électorale. «Si l’un de ces critères est rempli, un maire ne peut s’opposer à l’enterrement», rappelle le ministère de l’Intérieur.
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