L’attaque de Strasbourg relance-t-elle le débat sur l’impossible suivi des fichés S ?

L’attaque de Strasbourg relance-t-elle le débat sur l’impossible suivi des fichés S ?© Patrick Hertzog Source: AFP
A Strasbourg, le 12 décembre 2018.
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L’auteur présumé de l’attaque de Strasbourg était fiché S pour radicalisation, à l’instar de nombreux terroristes responsables d’attaques sur le sol français. D’aucuns souhaitent effectuer un suivi plus strict de ce fichier. Une utopie ?

Mohammed Merah, les frères Kouachi, Redouane Lakdim : comme de nombreux terroristes ces dernières années en France, Chérif C., l’auteur présumé de l’attaque de Strasbourg, qui a fait au moins trois morts et 13 blessés ce 12 décembre, était fiché S depuis 2016 et suivi par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour des motifs de radicalisation.

Autrement dit, il était dans le viseur des autorités françaises et faisait l’objet d’un mode de suivi particulier. Mais quel est intérêt d’un fichage de potentiels criminels terroristes s'il ne permet pas d’anticiper un temps soit peu leur passage à l’acte ?

Délinquant de droit commun suivi par la DGSI, radicalisé en prison, maghrébin né en France : Chérif C. correspond trait pour trait à de nombreux profils ayant semé la terreur dans l’Hexagone depuis 2015. Il sont en effet désormais plus d’une vingtaine de terroristes à avoir été fichés S au moment de la commission de leur méfait.

Le fameux fichier S – pour sécurité de l’Etat – contiendrait aujourd’hui environ des dizaines de milliers de noms, il est l'une des 21 sous-catégories du plus ancien fichier de police : le fichier des personnes recherchées (FPR) créé en 1969 pour recenser les personnes recherchées ou surveillées par les services de renseignement. Le FPR comporterait lui actuellement près de 400 000 noms.

Le fichier S est composé de 16 sous-divisions qui ne correspondent pas à la dangerosité potentielle des personnes mais aux actions à entreprendre pour les membres des forces de l'ordre lors d'une intervention. Mohammed Merah, «le tueur au scooter» de Toulouse était ainsi classé S5 (qui impliquait de signaler ses passages à la frontière, mais pas de fouiller ses bagages, ni de le surveiller sur le territoire français), tandis que les suspects revenus de Syrie ou d'Irak sont par exemple classés S14 (le fichage des revenants du djihad).

450 détenus radicalisés sortiront de prison avant fin 2019

Après les attentats de Carcassonne et de Trèbes, la classe politique française avait relancé le débat de l'efficacité du fichier S et de son utilisation, beaucoup le jugeant inefficace. Ce 12 décembre, bien que le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nunez, a expliqué que la «motivation terroriste» de l'assaillant n'était «pas encore établie» la classe politique française est également nombreuse à s'interroger sur l'utilité et l'efficacité d'un tel fichier. Laurent Wauquiez et Nicolas Dupont-Aignan se sont ainsi indignés que le suspect de l'attaque de Strasbourg était «encore» un fiché S, proposant d'adapter le droit français à ce nouvel état de fait.

D'ici la fin de l'année 2019, 450 détenus radicalisés sortiront de prison, dont une cinquantaine sont identifiés comme terroristes selon le garde des Sceaux Nicole Belloubet. Ces individus condamnés pour terrorisme ont effectué de courtes peines car les infractions liées au terrorisme étaient avant 2016 considérées comme des délits, donc passibles de dix ans de prison maximum. Depuis, elles sont désormais traitées comme des crimes, donc passibles de vingt ou trente ans de prison.

Lire aussi : Que sait-on de la fusillade de Strasbourg ?

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