Syrie : Wauquiez juge inutiles les «frappes punitives» et prioritaire la lutte contre les islamistes
- Avec AFP
Le chef de file du principal parti de droite affirme ne pas croire «à l’utilité de frappes punitives» comme celles menées par les Occidentaux sur la Syrie, jugeant que «la priorité» d'Emmanuel Macron devrait être de lutter contre les islamistes.
Le projet présidentiel de François Fillon en matière de politique étrangère a-t-il laissé sa marque chez Les Républicains (LR) ?
Notre priorité absolue, c’est d’empêcher Daesh de pouvoir contrôler un pays
«Je ne crois pas à l’utilité de frappes punitives», a confié dans une interview au Journal du Dimanche le président du parti, Laurent Wauquiez, en référence aux frappes menées par Washington, Paris et Londres sur la Syrie le 14 avril, consécutivement à une supposée attaque chimique attribuée à Damas, malgré le manque de preuves à ce jour. Le président d'Auvergne-Rhône-Alpes a néanmoins précisé : «Je soutiens par principe notre armée quand elle combat. Si l’usage d’armes chimiques est avéré, Bachar el-Assad devra répondre de ses actes. La CPI [Cour pénale internationale] existe précisément pour cela.»
Le responsable politique a également fait valoir : «Frapper pour frapper, pour donner le sentiment de faire quelque chose, sans qu’il y ait une quelconque stratégie derrière, je n’en comprends ni l’utilité, ni le sens.» De plus, selon Laurent Wauquiez, «la priorité du président à l’international doit être de lutter contre les islamistes. Notre priorité absolue, c’est d’empêcher Daesh de pouvoir contrôler un pays.»
Pluie de critiques sur la politique intérieure française
En ce que concerne la politique intérieure française, le président de LR se demande pourquoi Emmanuel Macron, qui sera interviewé le soir du 15 avril par des journalistes de BFMTV, RMC et Mediapart, «refuse» d'expulser les «étrangers fichés pour radicalisme» alors que d'après lui «le droit le permet».
La France est soumise à une pression communautariste comme jamais. Et que fait le gouvernement ? Il propose d’étendre encore le regroupement familial
Selon lui, le chef d'Etat «sous-estime gravement l’ampleur de la menace que représente l'intégrisme islamique». Sur le projet de loi asile-immigration, en débat à partir du 16 avril à l'Assemblée, Laurent Wauquiez estime qu'«il n’y a aucune volonté sérieuse de diminuer le nombre» d'immigrés. «La France est soumise à une pression communautariste comme jamais. Et que fait le gouvernement ? Il propose d’étendre encore le regroupement familial», ce qui est «totalement déraisonnable», critique-t-il.
Autre dossier d'actualité : en Notre-Dame-des-Landes, il voit «le symbole de la capitulation de la République». «Encore heureux qu’on évacue la zone : on a tout cédé aux zadistes !», considère-t-il après une semaine d'opérations des gendarmes.
Il étrille enfin Emmanuel Macron, qui selon lui «s’adresse uniquement à ceux qui n’ont pas de problèmes» : «Il n’a pas compris qu’il fallait réunir les deux France». «Le candidat de la feuille de paie est en train de devenir le président de la feuille d’impôt», épingle-t-il aussi.
Seul satisfecit : le président de LR soutient la réforme de la SNCF qui, «même si elle est incomplète, va dans la bonne direction». «Si j’étais parlementaire, je la voterais», ajoute-t-il, tout en déplorant l'absence de réel «projet de redressement» de l'entreprise et refusant que les Français payent sa dette.