Frappes occidentales en Syrie : le retrait des troupes américaines n'est plus d'actualité
Après son opération militaire contre la Syrie, menée avec la France et le Royaume Uni, Washington a fait savoir qu'elle ne retirerait pas ses troupes dans l'immédiat. La Russie a pour sa part souligné qu'elle avait ses propres «lignes rouges».
Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah libanais, allié de Damas, de l'Iran et de la Russie dans la lutte contre les groupes terroristes en Syrie, a estimé que les frappes occidentales étaient un échec. Cité par Reuters, il a jugé qu'elles n'étaient ni parvenues à terroriser l'armée syrienne, ni à aider les rebelles, ni à servir les intérêts d'Israël.
Selon Hassan Nasrallah, l'armée américaine et ses alliés français et britannique s'en sont tenus à des frappes limitées pour éviter une riposte de Damas et de ses alliés, et un embrasement de la région.
Dans un entretien à la chaîne américaine CBS, Nikki Haley, ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies a fait savoir que de nouvelles sanctions contre la Russie allaient être annoncées dès le 16 avril.
«Elles viseront directement toutes les entreprises qui s'occupent d'équipements liés à Assad et à l'utilisation d'armes chimiques», a-t-elle déclaré, sans donner plus de précisions.
Attaque chimique ? Peinant à convaincre, Le Drian s'appuie sur... les réseaux sociaux (REPORTAGE)
— RT France (@RTenfrancais) 15 avril 2018
➡️ https://t.co/3lPFhyl2pO#Syrie#internationalpic.twitter.com/3GZh4YQl8IProposition de résolution occidentale sur la #Syrie : #Moscou a ses «propres lignes rouges»
— RT France (@RTenfrancais) 15 avril 2018
➡️ https://t.co/2dcaR5OQB1pic.twitter.com/5SvQ01qliUL'ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies a fait savoir que Washington ne retirerait pas ses troupes de Syrie jusqu'à ce que ses objectifs soient accomplis.
Tout en reconnaissant que le but des troupes américaines est de rentrer au pays, Nikki Haley a déclaré sur Fox News le 15 avril : «Nous n'allons pas partir jusqu'à ce que nous ayons accompli [nos objectifs en Syrie].»
L'ambassadeur a ensuite nommé trois objectifs pour Washington en Syrie : s'assurer que des armes chimiques ne soient pas utilisées d'une manière qui présente un risque aux intérêts américains, la défaite de Daesh et garder un œil sur les activités de l'Iran.
Quelques jours avant les frappes des Etats-Unis du Royaume-Uni et de la France en Syrie, qui accusent Damas d'être responsable d'une présumée attaque chimique, la Maison blanche avait pourtant assuré qu'elle allait retirer ses troupes de Syrie. Elle estimait alors que son objectif avait été atteint, Daesh ayant été défait.
#Syrie : la #France souhaite-t-elle le départ d'Assad... ou seulement «l’éradication de #Daesh» ?
— RT France (@RTenfrancais) 15 avril 2018
➡️ https://t.co/4uCFiXRQdXpic.twitter.com/GYxpAzexA9Après avoir attaqué des cibles des autorités syriennes le 14 avril, la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont remis à leurs 12 partenaires du Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution sur la Syrie à plusieurs facettes – chimique, humanitaire et politique.
Dans le domaine chimique, le texte «condamne dans les termes les plus forts tout recours aux armes chimiques en Syrie», en particulier l'attaque supposée du 7 avril à Douma, attribuée par les Occidentaux aux autorités syriennes, dont Moscou et Damas soutiennent qu'elle n'a pas eu lieu. Le texte de résolution prévoit de créer «un mécanisme indépendant» d'enquête et d'attribution des responsabilités «basé sur des principes d'impartialité et de professionnalisme».
En outre, le texte «exige des autorités syriennes qu'elles s'engagent dans des négociations inter-syriennes de bonne foi, de manière constructive et sans préconditions», en application des dernières discussions menées à Genève le 3 mars – négociations actuellement au point mort.
Les Etats-Unis ont affirmé ce 14 avril avoir «frappé avec succès» toutes les cibles syriennes prévues par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, en représailles à l'emploi présumé d'armes chimiques à Douma (est de Damas) une semaine plus tôt.
«Nous ne cherchons pas à intervenir dans le conflit en Syrie mais nous ne pouvons permettre de telles violations des lois internationales», a déclaré une porte-parole du Pentagone, Dana White, au cours d'une conférence de presse. «Nous avons frappé avec succès chaque cible», a-t-elle ajouté.
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé qu'elle allait poursuivre sa mission d'enquête sur l'attaque présumée à Douma le 7 avril, que les Occidentaux imputent à l'armée syrienne. Ses experts devaient arriver en Syrie ce 14 avril.
Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni communiqueront avec leurs alliés de l'OTAN ce 14 avril sur les frappes menées en Syrie pendant la nuit. Une réunion spéciale a été convoquée au quartier général de l'OTAN. Elle réunira les 29 ambassadeurs des pays membres de l'alliance. L'organisation n'a pas été impliquée dans les frappes mais son secrétaire Jens Stoltenberg a signalé dans un communiqué qu'il les soutenait.
Une «bonne partie de l'arsenal chimique du régime», a été «détruite», a fait savoir ce 14 avril sur BFM TV le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. «Le but de cette opération était de détruire les outils chimiques clandestins de Bachar el-Assad», a expliqué l'ancien ministre de la Défense depuis le quai d'Orsay. «Si d’aventure la ligne rouge était à nouveau franchie, il y aurait à nouveau des frappes», a également signalé Jean-Yves Le Drian. Le chef de la diplomatie française pense cependant «que la leçon a été comprise».