Menace terroriste : Wauquiez et Le Pen tirent à boulets rouges sur Macron et le gouvernement
- Avec AFP
Au lendemain des attaques de Trèbes et Carcassonne, les leaders des partis Les Républicains et Front national, Laurent Wauquiez et Marine Le Pen, ont vertement critiqué l'action gouvernementale et présidentielle en matière sécuritaire et migratoire.
«Naïf», Emmanuel Macron ? La direction des Républicains (LR) et du Front national (FN) se déchaînent contre le président de la République et le gourvernement Philippe, après les attaques djihadistes de l'Aude du 23 mars. Ils ont remis diverses propositions musclées sur la table.
Politique sécuritaire et migratoire : Laurent Wauquiez et Marine Le Pen presque à l’unisson ?
«Il faut les mettre hors d'état de nuire [les islamistes] avant qu'ils ne fassent couler le sang», a martelé dans la matinée du 26 mars le président des Républicains, Laurent Wauquiez, lors d'une allocution «solennelle» au siège parisien du parti, derrière un pupitre barré d'un bandeau noir en signe de deuil. Le leader du grand parti de la droite française a exigé le rétablissement de l'état d'urgence et «l'expulsion immédiate des étrangers [qui] incitent à la haine de la France».
Il faut arrêter de distribuer la nationalité française n'importe comment et à n'importe qui
EN DIRECT - @MLP_officiel : "Il faut arrêter de distribuer la nationalité française n'importe comment et à n'importe qui" #BourdinDirect
— BFMTV (@BFMTV) 26 mars 2018
📺 https://t.co/LIEhlp6yN7pic.twitter.com/XcqhUzAIhm
Plus tôt, la présidente du FN, Marine Le Pen, avait formulé des exigences similaires dans l'émission Bourdin Direct sur BFMTV-RMC, en invoquant la «prévention». «Il faut arrêter de distribuer la nationalité française n'importe comment et à n'importe qui», avait estimé la présidente du parti, quand son homologue des Républicains a pour sa part fustigé les étrangers «dont les familles ont bénéficié du généreux système social de notre pays et qui se retournent aujourd'hui contre la France».
Coupable naïveté
Je demande solennellement à Emmanuel Macron de sortir de sa coupable naïveté et d'avoir enfin le courage de prendre les mesures pour protéger les Français. pic.twitter.com/4reSfRWqhC
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) 26 mars 2018
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes s'est cependant gardé de reprendre l'appel de Marine Le Pen à la démission du ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. «C'est le président de la République que l'on vise», décrypte la garde rapprochée de Laurent Wauquiez, qui entend s'imposer comme premier opposant au chef de l'Etat. Laurent Wauquiez n'a d'ailleurs pas eu de mots assez durs à l'endroit d'Emmanuel Macron : «aveuglement», «irresponsabilité politique», le président de la République, selon lui, est d'une «coupable naïveté» et «ne combat pas le terrorisme».
Certains Républicains se montrent sceptiques
Richard Ferrand, chef de file des élus du parti présidentiel La République en marche (LREM) à l'Assemblée, a dénoncé sur Twitter un «concours de démagogie» qui «divise».
Chez LR, d'aucuns se sont d'ailleurs montrés prudents, voire en désaccord, avec les mesures envisagées par Laurent Wauquiez.
Je ne vais pas dire qu'avec l'état d'urgence on aurait évité ça
Christian Jacob, chef du groupe @Republicains_An : "Je pense qu'il fallait maintenir l'état d'urgence et je vais demander à ce qu'on le remette en place" #le79Inter#sécurité#Trebespic.twitter.com/WF9soIecxY
— France Inter (@franceinter) 26 mars 2018
«Je ne vais pas dire qu'avec l'état d'urgence on aurait évité ça», a déclaré sur France Inter le chef de file des élus LR à l'Assemblée, Christian Jacob.
Lors de son passage dans l'émission l’Epreuve de vérité sur la chaîne Public Sénat, le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, s'est également montré sceptique sur les propositions de Laurent Wauquiez en appelant à «appliquer l'arsenal législatif» existant.
#Terrorisme : @BrunoRetailleau veut un «réarmement moral» et l’application de «l’arsenal juridique» https://t.co/pXFBnZlMTG
— Albert Ripamonti (@Ripamontialbert) 26 mars 2018
Ces réactions politiques ont précédé la conférence de presse tenue par le procureur de la République de Paris François Molins au sujet de l'enquête sur les attentats de Carcassonne et Trèbes, dans laquelle il a notamment reconnu «la difficulté [...] de suivre les individus radicalisés».
Lire aussi : Le procureur de Paris admet la «difficulté» de suivre les individus radicalisés