Loi de programmation militaire : que prévoit la France ?

- Avec AFP

Loi de programmation militaire : que prévoit la France ?© Jean-Paul Pelissier
Emmanuel Macron sur le navire Dixmude dans la rade de Toulon, lors de ses vœux aux armées, janvier 2018, illustration
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Le gouvernement français annonce sa Loi de programmation militaire et prévoit de consacrer un budget de près de 300 milliards d'euros à la défense entre 2019 et 2025, avec une courbe ascendante après le quinquennat d'Emmanuel Macron.

Régénérer les hommes et moderniser les équipements, durement sollicités, tout en préparant l'avenir : c'est l'ambition du nouveau projet de loi de programmation militaire (LPM) français, qui prévoit de consacrer 295 milliards d'euros à la défense de 2019 à 2025.

Présentée au matin du 8 février en conseil des ministres, l'objectif de cette LPM, «effort budgétaire inédit», selon les propos du président Emmanuel Macron, est de porter les dépenses de défense de la France à 2% du PIB en 2025, conformément à ce qu'exige l'OTAN de la part de ses membres.

Le budget des armées, de 34,2 milliards d'euros en 2018, va bénéficier d'une hausse de 1,7 milliard d'euros par an jusqu'en 2022, avant des «marches» de trois milliards par an à partir de 2023. Soit après la prochaine élection présidentielle.

Cette trajectoire budgétaire ascendante contraste avec les réductions d'effectifs et les tensions financières endurées pendant plus d'une décennie par l'institution militaire, avant un redressement amorcé après les attentats de 2015.

Reste une incertitude quant à la forte hausse des moyens programmée en 2024 et 2025, au-delà du quinquennat Macron. Pour l'heure, ce sont 198 milliards d'euros de besoins, de 2019 à 2023, qui sont «couverts de manière ferme», souligne-t-on au ministère. Les montants des années suivantes seront «précisés» lors d'une actualisation de la LPM en 2021.

Améliorer le quotidien du soldat : Pierre de Villiers appelle à la vigilance sur les engagements de l'exécutif 

L'ancien chef d'Etat-major des armées Pierre de Villiers a appelé à la vigilance le 7 février sur France 3, en soulignant que la mise en œuvre de ces projections budgétaires était rarement fidèle aux engagements initiaux.

«Nous sommes sur une pente à 1,7 milliard jusqu'en 2022 et ensuite la pente est à 3 milliards à partir de 2023 [...] Evidemment, nous avons l'expérience, il faudra être vigilant [quant à l'exécution de ces engagements]», a lancé le général, qui a démissionné en juillet 2017 après un conflit avec le chef de l'Etat en raison de coupes budgétaires.

Le projet de LPM érige en priorités l'amélioration du quotidien du soldat et à la modernisation d'équipements à bout de souffle, alors que la France est engagée tous azimuts, au Sahel (opération Barkhane), au Levant (Chammal) et sur le territoire national (Sentinelle).

Après quelque 60 000 suppressions d'effectifs entre 2005 et 2015, le ministère des Armées ambitionne de créer quelque 6 000 postes d'ici à 2025, en particulier dans la cyberdéfense (1 500) et le renseignement (1 500).

Pour améliorer la condition des quelque 200 000 militaires français et les fidéliser, la LPM augmente nettement les crédits consacrés aux petits équipements (gilets pare-balles, treillis... +34% sur 2019-23), à l'entretien du matériel (+30%) et aux infrastructures (+71%), longtemps négligés.

Moderniser l'armée française, notamment en matière de surveillance

Deuxième grand axe : la modernisation accélérée des matériels existants, nombreux à aligner plusieurs décennies de service, a été privilégiée, et l'accent mis sur les capacités de renseignement (avions, drones, satellites...) susceptibles d'accroître l'autonomie stratégique française et européenne.  

L'armée de terre va voir le renouvellement accéléré de ses véhicules blindés médians (programme Scorpion), dont 50% des nouveaux modèles seront livrés d'ici à 2025. Les fameux VAB, 40 ans au compteur, seront remplacés par les blindés Griffon, dont 150 exemplaires supplémentaires seront commandés. 

La marine obtient quatre pétroliers ravitailleurs nouvelle génération, dont deux d'ici à 2025, un bâtiment spécialisé dans le recueil de renseignement et 19 patrouilleurs au lieu des 17 prévus pour surveiller les zones économiques exclusives françaises outre-mer. 

L'armée de l'air se voit allouer huit avions légers de surveillance, et le renouvellement accéléré de sa flotte quinquagénaire d'avions ravitailleurs Boeing KC-135 par 15 A330 MRTT, dont 12 auront été livrés en 2023. 

Pour préparer l'avenir, la France va lancer des études sur le remplacement de son unique porte-avions, qui sera retiré du service vers 2040. Seront également financées des études sur le système de combat aérien du futur et sur le char de combat du futur.

Sur le plan de la dissuasion nucléaire, clé de voûte de la défense française, les travaux de renouvellement des deux composantes (navale et aérienne) seront engagés au cours du quinquennat. Budget estimé : 37 milliards d'euros entre 2019 et 2025.

Lire aussi : Comme des soldats : des sénateurs participent à un exercice militaire avec les légionnaires (VIDEO)

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