«Traditions malsaines» ? Les fresques des salles de garde d'hôpital menacées de disparition (18+)

«Traditions malsaines» ? Les fresques des salles de garde d'hôpital menacées de disparition (18+)© Susana Vera Source: Reuters
Quatre médecins à Madrid en 2014, illustration
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L'humour carabin survivra-t-il au hashtag #MeToo ? La question se pose alors que Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP, propose de repeindre les fresques des salles de garde dans le contexte des affaires de harcèlement et agressions sexuels.

Attention : les images contenues dans cet article s'adressent à un public averti

Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) serait-il en train de céder aux dérives de «la bien-pensance» ? C'est en tout cas ce que semblent penser quatre médecins (Valérie Briole, Gérald Kierzek, Jérôme Marty et Dinah Vernant), qui ont signé une tribune publiée sur le site du Figaro le 3 novembre, dans laquelle ils font part de leur inquiétude de voir disparaître les fresques carabines qui ornent les salles de garde dans les hôpitaux.

Casus belli : ces fresques sont souvent grivoises... voire carrément pornographiques, représentant notamment des membres du personnel hospitalier. Et Martin Hirsch de s'interroger : «la question [est] de savoir s'il faut ou non repeindre les salles de garde dont les fresques doivent être considérées comme un témoignage de pratiques révolues, pas comme une incitation à maintenir des traditions malsaines.» Un dilemme formulé dans le sillon de l'affaire des accusations de harcèlement sexuel et de viols formulées à l'encontre du producteur américain Harvey Weinstein et des campagnes qui s'en sont suivies sur Internet (notamment avec les hashtags #MeToo et #BalanceTonPorc). 

Martin Hirsch se rêve-t-il en «chevalier blanc de la bien-pensance» ?

En envisageant de faire disparaître des hôpitaux ces fresques pour le moins hautes en couleur, Martin Hirsch cherche-t-il à se construire «à peu de frais l'image d'un chevalier de la bien-pensance, position dérisoire mais symptomatique de l'ingérence de l'administration hospitalière dans le soin», comme l'écrivent les signataires de cette tribune ?

La salle de garde est de ces lieux où l'on n'obéit pas, ou l'on se moque du pouvoir, du sacré et de la mort

«La salle de garde est de ces lieux où l'on n'obéit pas, ou l'on se moque du pouvoir, du sacré et de la mort», poursuivent-ils. Et les quatre médecins de placer le débat sur le terrain hiérarchique, avec d'un côté la piétaille carabine et de l'autre, l'administration, froide et uniforme : «Les administrations hospitalières ont toujours détesté les salles de garde et argué des contraintes d'hygiène, économiques et maintenant morales, pour fermer ces lieux pourtant fondateurs de rituels conviviaux où se fabrique l'identité médicale.»

Les quatre auteurs du texte publié dans Le Figaro voient là une «froide expression du contrôle» et rappellent que, si les fresques tutoient souvent sans ambages la pornographie, de grands noms ont aussi honoré les murs des hôpitaux de Paris de leurs talents : de Gustave Doré à Cabu, en passant par Wolinski.

«La caricature y est poussée à l'extrême. Les scènes de culs y sont souvent oniriques [...] Les détruire, c'est vouloir leur donner la force de la réalité et valider ce qui n'est qu'un fantasme et un écran de fumée administratif : des fresques au pouvoir incitatif de traditions malsaines», font encore valoir les quatre docteurs. Affaire à suivre.

Lire aussi : New York : sans regret, le terroriste veut afficher le drapeau de Daesh dans sa chambre d'hôpital

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