Macron voudrait «court-circuiter la presse» en s'adressant directement aux Français sur Facebook
Confronté à une opinion de plus en plus hostile, le président chercherait de nouveaux moyens pour reconquérir le cœur des Français. L'utilisation des réseaux sociaux semble être privilégiée par l'Elysée qui voudrait éviter les canaux traditionnels.
D'après le journal Le Monde, le président de la République souhaiterait s'adresser aux Français à la rentrée afin de revenir sur son action politique et ses projets gouvernementaux. Mais pas question de passer par l'exercice classique de la conférence de presse au cours de laquelle il pourrait être confronté aux journalistes, peu à même de saisir sa «pensée complexe», ou qui pourraient lui poser des questions sur son impopularité grandissante.
«Parles-tu #Macron ?» : RT teste les Parisiens sur leur maîtrise du langage présidentiel (VIDEO)
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Outil utilisé tant durant la campagne présidentielle, lorsqu'il est allé à la rencontre des ouvriers de Whirlpool, que dans les premières semaines de son quinquennat, où il s'est mis en scène répondant au standard de l'Elysée, Emmanuel Macron souhaiterait continuer d'exploiter la fonctionnalité de diffusion de vidéo en direct qu'offre le réseau social Facebook afin de «court-circuiter la presse», d'après la source citée par le journal du soir.
Néanmoins, ce modèle pourrait présenter des signes d'essoufflement, comme en atteste le direct réalisé lorsque le président mangeait un cordon bleu avec les enfants de l'île de loisirs des Boucles de Seine le 3 août. Seules 260 000 personnes ont regardé la vidéo, un score qui tranche avec celles de Whirlpool et du standard (700 000 vues chacune).
Emmanuel Macron tourne le dos à des médias élogieux durant sa campagne
L'idylle entre Emmanuel Macron et les médias avait pourtant bien commencée, la plupart des titres de presse ayant fait une couverture positive de la campagne présidentielle du candidat. Dans l'éventualité où cela n'était pas le cas, la conseillère communication de la campagne présidentielle Sibeth Ndiaye veillait au grain, assumant de passer quelques coups de fil aux journalistes auteurs d'articles acides sur le candidat et n'hésitant pas à «mentir pour protéger le président».
Après la «#MacronMania», la presse commence à s'inquiéter sérieusement pour sa «liberté»... https://t.co/P0QMdlyqdipic.twitter.com/IDtvLqziru
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Après son accession à l'Elysée, l'équipe d'Emmanuel Macron a serré la vis, assumant de sélectionner les journalistes qui accompagneraient le président lors de ses déplacements. Malgré les éloges de certains médias atteints de macro-mania tels que France info, l’exécutif a cherché à contourner les médias traditionnels pour transmettre ses messages sans risquer les interférences journalistiques.
Le 14 juillet, Emmanuel Macron a par exemple préféré une allocution sur la place de la Concorde en lieu et place de l'entretien télévisuel habituel.
Une démarche suivie par le parti La République en marche, qui a annoncé son ambition de créer son propre média, quelques semaines après l'éclatement, dans la presse, de scandales visant des membres du gouvernement tels que Richard Ferrand, François Bayrou ou encore Sylvie Goulard.
Le neuvième président de la cinquième République n'est cependant pas le seul chef d'Etat à chercher à éviter les médias traditionnels. Son homologue américain Donald Trump, grand adepte des réseaux sociaux, a en effet récemment créé son propre média destiné à «faire éclater la vérité aux yeux des Américains».