L’ex-ministre Sylvie Goulard touchait 10 000 euros par mois d’un think tank américain pro-UE
Le Council on the Future of Europe, une organisation de lobbying, a employé l’eurodéputée durant deux ans, pour plus de 270 000 euros. Cette révélation survient peu après son départ du gouvernement.
«Pour des revenus supérieurs à 10 000 euros par mois, Sylvie Goulard a occupé un poste de conseiller spécial pour le think tank Council on the Future of Europe», peut-on lire sur sa déclaration d’intérêts financiers au Parlement européen de Strasbourg, révélée par le JDD le 25 juin.
Cet institut, qui «fait la promotion de l'Union européenne et contribue au débat d'idées», selon l’ancienne ministre des Armées, l’aurait rémunéré d’octobre 2013 à janvier 2016, précise l’hebdomadaire.
Cela représenterait des émoluments d’au moins 270 000 euros, versés par l’organisme basé en Californie à celle qui était alors député européenne.
L'Europe, c'est la paye :l'eurodéputée Sylvie Goulard touchait plus de
— Olivier Berruyer (@OBerruyer) 25 juin 2017
10 000€ par mois d'un "think tank" américain https://t.co/2Jffe67e7Lpic.twitter.com/p2ZSI2SKyy
«Tout était déclaré et ces sommes étaient brutes», souligne un proche de Sylvie Goulard cité par le JDD, alors que l’ex-ministre parle pour sa part d’un «non-sujet».
Fondé en septembre 2011 à l’initiative de personnalités comme l’ex-Premier ministre britannique Tony Blair, l’ancien ministre de l’Economie français Jacques Delors ou encore l’économiste Alain Minc, le Council on the Future of Europe fait partie de l’Institut Berggruen, un think tank américain spécialisé dans la gouvernance. Il milite pour davantage d’intégration européenne.
Le 20 juin, Sylvie Goulard a annoncé dans un communiqué son départ du gouvernement d’Edouard Philippe.
Dans le JDD, le 25 juin, l’ancienne ministre laisse entendre que c’est l'enquête sur les assistants parlementaires du Modem, où son nom est cité, qui l’a conduite à quitter l’Elysée : «Vous imaginez un acte judiciaire me concernant en pleine opération militaire ou terroriste ? J'ai estimé que ce n'était pas possible. C'est tout.»