Paris : les épouses de policiers se mobilisent contre la haine anti-flic

Paris : les épouses de policiers se mobilisent contre la haine anti-flic© Bertrand GUAY Source: AFP
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Des femmes de policier ont défilé dans les rues de Paris pour protester contre les attaques sur les forces de l'ordre après l'assassinat d'un policier sur les Champs-Elysées. La veille, une centaine de policiers avaient rendu hommage à leur collègue.

«Montrons-leur que tout le monde ne déteste pas la police, non!» Environ 200 épouses de membres des forces de l'ordre, «en colère», ont manifesté le 22 avril autour du Champ-de-Mars à Paris, deux jours après l'attentat qui a coûté la vie à un policier sur les Champs-Elysées.

A plusieurs reprises, le cortège s'est arrêté pour entonner la Marseillaise, écouter le chant de la maréchaussée ou l'hymne des pompiers, distribuer des fleurs aux gendarmes et policiers qui encadraient la manifestation et leur faire la bise. 

La chanson de Renaud «j'ai embrassé un flic», écrite après les attentats djihadistes de janvier 2015 visant notamment Charlie Hebdo, a aussi résonné dans les rangs des manifestantes.

«Un petit peu d'amour pour nos hommes et nos femmes qui nous protègent tous les jours. Vous savez les risques qu'on a en France, c'est le moment de les soutenir», a clamé au haut-parleur Didi, l'une des organisatrices, au milieu de manifestantes munies de sifflets, ballons et drapeaux tricolores.

Le rassemblement avait été décidé bien avant la mort le 20 avril du policier sur les Champs-Elysées, a précisé cette épouse d'un CRS, venue du Lot-et-Garonne. «Ras-le-bol de voir ce que nos hommes subissent, qu'ils se fassent caillasser», a-t-elle dénoncé.

«Vous rentrez le soir du boulot, votre mari est en mission sur Paris, vous vous mettez devant les infos, vous voyez des flics prendre feu, se faire caillasser. Ils sont tous habillés pareil, on vit devant les chaînes d'information à essayer de repérer nos maris sous leur casque, en attendant le petit SMS qui dit qu'ils sont bien rentrés», a expliqué «Didi».

Pour Jessica aussi, «il y en a marre de voir ses parents ou son mari se faire agresser, alors qu'ils sont là pour protéger la population». Cette «femme d'un pompier de Paris, fille de flic et gardien de prison», dit vivre depuis dix ans «dans une angoisse perpétuelle» et craint de devoir dire à leur fils «ton papa il est décédé parce qu'il portait l'uniforme».

Camille, dont l'époux est gendarme près d'Aix-en-Province, arborait une pancarte «trop jeune pour être veuve». «Je suis là pour lui parce que les gendarmes n'ont pas le droit de manifester», a-t-elle expliqué.

A la veille du premier tour de la présidentielle, «on est là justement pour avoir une écoute et des mesures en faveur des forces de l'ordre», qui doivent être «soutenues, reconnues», a estimé Sylvie, une femme de gendarme venue de la région Centre, dont le meilleur ami «s'est suicidé il y a un an et demi avec son arme de service».

La veille, une centaine de policiers et de citoyens ont défilé en silence dans Paris

Le soir du 21 avril, une centaine de policiers et citoyens avaient organisé une marche sauvage au départ du Trocadéro à Paris. Dans le silence et le recueillement, ils protestaient contre les violences dont sont victimes les forces de l'ordre au quotidien et pour rendre hommage à leur collègue tué la veille

Prenant la direction des lieux du drame, les policiers ont été rejoints par quelques dizaines de citoyens souhaitant les appuyer dans leur démarche. Interrogés à plusieurs reprises par la journaliste indépendante Amandine Sanchez qui suivait la marche, les policiers n'ont pas souhaité répondre à ses questions ou commenter le drame du 20 avril, préférant simplement garder le silence, évitant les médias, comme l'a expliqué un officier de police qui a tenu à garder l'anonymat.

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«On est en danger à chaque fois qu'on est en service. Lorsque notre collègue s'est fait tuer, j'étais moi-même en service. Notre hiérarchie a pris des mesures pour veiller à la sécurité des citoyens. Le danger peut venir à tout moment, on ne sait pas de quoi peut être fait demain», a tout de même déclaré un policier sous couvert d'anonymat et qui n'a pas souhaité montrer son visage.

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Une citoyenne, portant un ruban aux couleurs du drapeau français a expliqué être choquée par l'assassinat du policier sur les Champs-Elysées. «J'ai peur qu'on ne puisse plus se sentir en sécurité dans la rue, aux terrasses de café, j'ai peur qu'un fou arrive et tire dans le tas à la kalachnikov, on ne sait pas quand ça peut arriver, où et comment [...] il faut montrer qu'on n'est pas faible et rester unis, pas seulement rester derrière un écran à regarder ce qui se passe», a-t-elle ajouté.

Plus tôt dans la journée, Parisiens et touristes s'étaient déjà rendus sur les lieux du drame, situé au niveau du métro Georges V sur les Champs-Elysées, pour manifester leur soutien aux forces de l'ordre. Des bouquets de fleurs et des messages de soutien ont été déposés au pied des arbres et une banderole a été accrochée. On pouvait y lire l'inscription «de tout cœur avec la police, vive la France». 

Le 20 avril vers 21h, un assaillant a ouvert le feu sur une voiture de police, tuant un agent de la paix et en blessant deux autres, avant d'être abattu à son tour. 

L'assaillant, Karim Cheurfi, 39 ans, était un récidiviste obsédé par l'idée de s'en prendre aux forces de l'ordre, mais n'était pas connu comme islamiste radicalisé. L'attentat a pourtant été revendiqué par l'Etat islamique. 

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