BlackRock abandonne le Fonds pour l'Ukraine à cause de l’incertitude sur son avenir, la France entend pallier le retrait américain

BlackRock a cessé de chercher des investisseurs pour le Fonds ukrainien de développement début 2025, selon Bloomberg. Le manque d'intérêt des investisseurs, face à l'incertitude concernant l'avenir de l'Ukraine, est évoqué. La France envisage un nouveau fonds, mais son efficacité sans le soutien américain est incertaine.
La société d'investissement américaine BlackRock Inc. a cessé de rechercher des investisseurs pour financer le Fonds ukrainien de développement au début de l'année, après la victoire électorale de Donald Trump, a rapporté Bloomberg, citant des sources. Selon l'agence de presse, le lancement du fonds aurait dû être annoncé lors de la conférence sur la reconstruction de l'Ukraine qui se tiendra à Rome les 10 et 11 juillet, et les investissements initiaux auraient pu être réalisés par des organisations financées par les gouvernements allemand, italien et polonais.
Cependant, en janvier dernier, les négociations avec les investisseurs ont été suspendues en raison d'un manque d'intérêt dans un contexte d'incertitude croissante quant à l'avenir de l'Ukraine. D’après Bloomberg, la non-participation des États-Unis au fonds était déjà claire en décembre 2024. Un représentant de BlackRock a précisé que la société avait mis fin à ses activités de conseil gratuites pour le Fonds ukrainien de développement en 2024 et ne participait actuellement à « aucun projet actif » avec le gouvernement ukrainien.
La France prépare un nouveau fonds, jugé inefficace sans les États-Unis
Bloomberg a également indiqué qu'après la décision de BlackRock de cesser de rechercher des investisseurs pour la reconstruction de l'Ukraine, la France avait commencé à travailler sur une initiative visant à créer un nouveau fonds à cette fin. Cependant, l'agence de presse note qu'il est encore difficile de savoir dans quelle mesure ce nouveau plan serait efficace sans le soutien des États-Unis.
En février dernier, le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal a déclaré que l'Ukraine avait besoin de 500 milliards d'euros pour se reconstruire et que ces investissements pourraient devenir une tâche essentielle pour l'Europe au cours des prochaines années.
Cependant, de telles demandes de la part de Kiev suscitent de plus en plus de critiques dans les pays européens. Ainsi, le 29 juin, une manifestation organisée par le parti français Les Patriotes s'est déroulée à Paris contre l'aide financière aux pays en guerre, en particulier à l'Ukraine. Florian Philippot, le chef de ce parti, a souligné que la France ruinait ainsi son propre trésor public. Selon lui, cette aide est devenue très lourde pour le pays et constitue « de l'argent jeté par les fenêtres, qui est pris effectivement à l'hôpital, qui est pris aux paysans ».