Affaire Benalla : pour Gilles-William Goldnadel, l’Elysée avait «l’obligation» de saisir la justice

Affaire Benalla : pour Gilles-William Goldnadel, l’Elysée avait «l’obligation» de saisir la justice© PHILIPPE WOJAZER Source: AFP
Une photo prise le 14 juillet 2018 montre le président français Emmanuel Macron devant Alexandre Benalla, à la fin du défilé militaire (Image d'illustration)
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Patrick Strzoda, directeur de cabinet de Macron, a été entendu par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale au sujet de l'affaire Benalla. Pour l'avocat Gilles-William Goldnadel, il disposait des éléments suffisants pour saisir la justice.

RT France : Patrick Strzoda dit n'avoir «pas assez d'éléments» pour saisir la justice, est-ce plausible ?

Gilles-William Goldnadel : C’est une funeste plaisanterie. Dès l’instant où il sait qu’il y a eu un comportement fautif, puisque justifiable d’une sanction, il sait que l’intéressé, qui n’est pas policier, a fait le coup de poing de manière délibérée. A ce stade-là, il est obligé de dénoncer […]. C’est extravagant qu’un non policier envoyé pour observer le travail de la police se permet de se substituer à son travail et même faire des choses qui auraient été illégales du point de vue de la police. Il y a forcément une infraction à la loi qu'il est nécessaire de dénoncer dans le cadre de l’article 40 [du code de procédure pénale].

RT France : Pour vous, la vidéo du 1er mai était une preuve suffisante ?

Gilles-William Goldnadel : Elle suffisait amplement puisque j’observe qu’une sanction a été prise à l’égard d’un collaborateur particulièrement méritant si on en juge tous les avantages qui lui ont été accordés.

RT France : Peut-on s’attendre désormais à un placement judiciaire ou à une détention provisoire d’Alexandre Benalla ?

Gilles-William Goldnadel : Monsieur [Alexandre] Benalla est présumé innocent, je ne peux me subsister à son avocat ou à son procureur. Il a commencé à faire valoir que les policiers étaient agressés et donc par un comportement peut être excessif mais purement réflexe, il n’a écouté que son cœur. Il y a des éléments à faire valoir par l’avocat de Monsieur [Alexandre] Benalla […]. Le comportement de Monsieur [Alexandre] Benalla est répréhensible car il n’est pas policier […] Cela va être difficile pour lui de faire valoir son point de vue.

Le mois d’août est souverain en France pour faire oublier les scandales

RT France : Peut-on réellement parler d’affaire d’Etat comme l’affirment de nombreux élus de l’opposition ?


Gilles-William Goldnadel : Oui, il n’y a pas de doute pour moi. Il y a un collaborateur à qui on octroie des avantages tout à fait indus, insolites. Le problème, c’est qu’en raison du principe de la séparation des pouvoirs, l’Elysée pourra peut-être faire valoir qu’elle n’a de compte à rendre au pouvoir judiciaire, cela constitue le premier point. Le second, c’est l’article 40 [du code de procédure pénale] : l’Elysée, à tous les stades de la hiérarchie, avait l’obligation juridique de dénoncer les faits à l’autorité judiciaire dès l’instant où ils auraient été portés à sa connaissance dès le mois de mai. Ce n’est qu’à la fin du mois de juillet que le parquet [de Paris] s’en saisit uniquement à la faveur ou la défaveur d’une campagne de presse. Il y a un donc un problème d’Etat.

Enfin, il apparaît tout à fait clairement que la sanction qui a été infligée à monsieur [Alexandre] Benalla a été une sanction pour la frime, pour rire, qui n’a en vérité pas été respectée puisqu’on a vu monsieur [Alexandre] Benalla travailler d’arrache-pied pendant la période incriminée. Donc il y a un comportement erratique de la part de l’Elysée […].

En septembre, on aura l’impression qu’il ne se sera pas passé un mois mais un siècle

Le président ne peut pas s’abriter derrière le paravent de Monsieur Strzoda pour expliquer que lui n’était au courant de rien. Cela aussi est un aspect d’Etat. La chose la plus forte et la plus irrépressible pour sauver Monsieur Macron de ce scandale d’Etat, ça ne sera pas qu’il parle ou qu’il ne parle pas, ça ne sera pas de faire sauter un fusible, ça sera le mois d’août. Ce mois est souverain en France pour faire oublier les scandales. En septembre, on aura l’impression qu’il ne se sera pas passé un mois mais un siècle.

Lire aussi : Benalla : la chute du favori du Roi

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