Pour le député Gilbert Collard, en attaquant la base syrienne, Donald Trump a cherché à s'attribuer un «certificat affectif» auprès de l'opinion publique américaine, mais n'aurait pas dû mener cette attaque sans une résolution de l'ONU.
RT France : Dans la nuit du 6 au 7 avril, l’armée américaine a lancé 59 missiles vers la base militaire syrienne d’Al-Chaayrate. Quel est le but de cette intervention ?
Gilbert Collard (G. C.) : J’ai l’impression que Donald Trump a pris une décision destinée aux Américains «bien-pensants». C’est une démarche destinée non pas à un électorat, puisqu’il est élu, mais aux émotions de son opinion publique. Je suis étonné qu’il ait pris cette décision sans avoir attendu que la commission d’enquête ait terminé son travail, de manière qu’on sache s’il n’y a pas eu une manipulation. C’est une démarche destinée à donner à Donald Trump une dimension émotionnelle.
C’est une action ponctuelle, à visée journalistique et destinée à une opinion publique politique
RT France : Est-ce une réponse justifiée, au regard de l’absence de résolution de l’ONU ?
G. C. : Non, il n’avait pas à le faire, puisque d’une part on n’a pas les résultats de l’enquête, et Dieu sait qu’on a été très souvent trompé – les Américains les premiers nous ont trompés sur des questions d’armes chimiques –, et ensuite il fallait avoir une résolution pour le faire, et il l’a fait de sa propre initiative, ce qui est excessif.
RT France : Risque-t-on d'observer un dérapage en Syrie, étant donné que la Russie participe à des actions militaires dans le pays ?
G. C. : Non, je pense que c’est une action ponctuelle, à visée journalistique et destinée à une opinion publique politique. Je crois que Donald Trump va s’arrêter là. En menant cette action, il s’est donné un brevet émotionnel, une sorte de certificat affectif.
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