Si François Hollande qui n’a que 5-6% de popularité en France devenait le président du Conseil européen cela montrerait bien le fiasco intégral de l'Union européenne, considère l'avocat Damien Lempereur.
RT France : François Hollande aurait l’ambition de devenir le président du Conseil européen à en croire Le Parisien. L’Europe qui traverse beaucoup de crises en ce moment, a-t-elle besoin d’un leader dont la popularité est très basse dans son propre pays ?
Damien Lempereur (D. L.) : Si c’était le cas, ça serait une clarification. Pendant cinq ans François Hollande n’a pas été le président de la France, mais l’exécutant de l’Union européenne et le vice-chancelier d’Angela Merkel. Déjà cela aurait le mérite de clarifier les choses – et ce serait le seul point positif. En revanche, ce n’est pas nécessairement une bonne nouvelle pour l’Union européenne, mais ce n’est pas nous, Debout la France, qui allons nous en plaindre, puisque plus l’Union européenne montrera son vrai visage, plus les citoyens comprendront la nature de ce projet. Le fait d’avoir un président de la Commission européenne qui était le président d’un paradis fiscal, le fait d’avoir un président du Parlement qui vient d’être élu et qui est proche de Silvio Berlusconi, de différents lobbies, montre le vrai visage de l’Union européenne. Si en plus François Hollande qui n’a que 5-6% de popularité en France devenait le président du Conseil européen, ça serait la totale et ça montrerait bien le fiasco intégral de cette organisation qui n’est pas démocratique, et qui finalement commence à montrer son vrai visage.
Aujourd’hui le président de la France c’est plus un exécutant de l’UE que le président d’une grande nation
RT France : Vous croyez donc qu’avec François Hollande l’Union européenne a des chances de s’effondrer plus vite ?
D. L. : Le président du Conseil – ce n’est pas le poste clé. Ce qu’il faut dire aussi c’est que c’est triste pour François Hollande qui avait la possibilité d’être le président d’un grand pays, la France, une nation qui aurait pu être indépendante, c’est triste de ne rien faire pendant cinq ans, de rester soumis à une organisation supranationale et ensuite devenir président d’un Conseil européen qui n’est pas l’instance principale de l’Union, puisque c’est la Commission européenne qui a le pouvoir. Non seulement c’est triste de passer de la présidence d’un grand pays à quelque chose de ne pas démocratique et qui ne fonctionne pas – mais en plus ce ne sera même pas l’instance principale de cette institution, où finalement le président n’a que peu de pouvoir.
Personne ne connaît aujourd’hui Donald Tusk en France, et je ne suis pas sûr que la présidence du Conseil européen permettrait de faire connaître François Hollande plus à l’étranger. Cette rumeur est possible et aurait au moins la mérite de qualifier des choses, à savoir que, malheureusement, aujourd’hui le président de la France c’est plus un exécutant de l’UE que le président d’une grande nation. Il faudra changer cela, et c’est le but des élections en 2017.
François Hollande a toujours privilégié l’intérêt de l’UE contre celui des Français
RT France : A en croire le Parisien, François Hollande se voit déjà dans le rôle du fonctionnaire européen, quand il répond aux attaques de Donald Trump que l’Europe n’a pas besoin du conseil extérieur pour lui dire ce qu’elle a à faire. Exprime-t-il un avis européen ?
D. L. : Ce n’est pas un avis européen, mais celui de l’Union européenne. Il ne faut pas confondre l’UE et l’Europe. On voit bien que l’UE ne travaille pas du tout pour le bonheur des habitants de l’Europe, au contraire. De tout façon, François Hollande a toujours défendu la position de l’UE plutôt que celle des citoyens français, sur la monnaie, les frontières, le budget. Toute une série de décisions pendant son quinquennat ont été prises en fonction des intérêts de l’UE et parfois de l’Allemagne, plutôt que des intérêts nationaux français. Quand il répond à Donald Trump, il continue effectivement de défendre les intérêts de l’UE plutôt que ceux des Français, qui auraient justement intérêt à avoir de bonnes relations avec Donald Trump et avec Vladimir Poutine. François Hollande a toujours privilégié l’intérêt de l’UE contre celui des Français. Aujourd’hui, malheureusement, les intérêts de l’UE et ceux des Français sont totalement opposés.
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