Plus de 80 organisations humanitaires ont signé une pétition réclamant d'exclure la Russie du Conseil des droits de l'homme de l'ONU pour ses actes en Syrie. Le diplomate britannique Peter Ford estime qu'il s'agit d'un acte orchestré de «propagande».
RT : Cet appel de la part des ONG vous surprend-il ?
Peter Ford (P. F.) : Il est vraiment dommage que les ONG – dont certaines sont des organisations respectables et bien intentionnées – se soient permis de devenir des pions dans cette guerre de propagande. On dirait que leur initiative a été orchestrée. Elle survient à un moment où le cessez-le-feu qui a duré trois jours a été interrompu uniquement à cause de violations venues d’Alep-Est, du côté des rebelles. L’appel aurait été plus convaincant, si [ces ONG] avaient affiché plus d’intérêt pour les souffrances des gens à Alep-Ouest […] Les doubles-standards sont ici frappants. Et cela arrive au moment, où à Mossoul [en Irak], les Occidentaux et leur alliés sont engagés dans une opération très similaire à ce qui se produit à Alep. Et à cet égard, les porte-paroles occidentaux se bornent à dire qu'ils considèrent que les souffrances civiles sont une composante inévitable de leur opération. Mais quand on parle d’Alep, la Russie et le gouvernement syrien sont l'objet de vives critiques.
C’est un autre exemple de doubles standards
RT :Est-il possible que la Russie soit poussée hors du Conseil des droits de l’homme ?
P. F. : Je pense que c’est très peu probable. Si le Conseil des droits de l’homme compte des pays comme l’Arabie saoudite, la Chine et l’Egypte, la Russie n’a pas grand-chose à craindre.
RT : Cela pourrait-il être une tentative d’empêcher la Russie d'utiliser son droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU ?
P. F. : Je pense que c’est plutôt le fait du hasard que le vote intervienne au moment où cette question de représentation au Conseil des droits de l’homme est soulevée, mais cela ressemble en partie à une campagne orchestrée.
RT : L’Arabie saoudite siège au Conseil des droits de l’homme de l'ONU - en dépit des violations des droits de l'homme et des frappes aériennes meurtrières contre des civils au Yémen. Pourquoi ces groupes, ces ONG, ne demandent-ils pas son retrait ?
P. F. : C’est un autre exemple de doubles standards. J’ai évoqué le cas de Mossoul et des doubles-standards. Quand il y a un ou deux mois, une agence de l'organisation des Nations unies a écrit un rapport critiquant les opérations saoudiennes au Yémen, ce rapport a été interdit par le secrétaire général qui a reconnu l’avoir fait afin de ne pas être privé des donations saoudiennes.
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