L'attaque du 21 octobre est très suspecte et de toute évidence volontaire. L'erreur de ciblage et les excuses dont nous entendons parler ne sont pas authentiques, estime Saad Al Mutlabi, membre du conseil de sécurité de la province de Baghdad.
RT : Le ministère russe de la Défense qualifie les frappes aériennes contre un cortège funéraire en Irak de «crime de guerre». A quel type d’enquête vous attendez-vous ?
Saad Al Mutlabi (S. M.) : C’est très triste. C’est un acte criminel d'une très grande gravité. Je suis sûr qu’il restera sans réponse, parce que peu importe la nationalité des chasseurs qui ont procédé à cette frappe aérienne menée contre ce cortège funéraire à Daquq - il s’agit d’un acte délibéré. Daquq est loin de Kirkouk et n’a rien à voir avec l’Etat islamique. Daquq est une ville chiite et non sunnite, il n’y a pas de [combattants de] Daesh. Cette attaque est très suspecte et il est évident qu’elle était volontaire. Une erreur dans l’identification [de la cible] et les excuses que nous entendons ne sont pas vraies. Il s’agit définitivement d’un crime de guerre et c’est une honte pour les Nations unies : elles permettent que les Syriens d’Alep soient retenus en otage par Daesh, le Front Al-Nosra et d’autres organisations terroristes, alors qu’en même temps, elles ne formulent aucune objection sur le million et demi de personnes qui vivent à Mossoul alors que la ville est en train d’être libérée.
Il est vraiment triste de voir les Nations unies et d’autres pays appliquer ces doubles standards : à Alep l’attention mondiale vise à protéger Daesh et le Front al-Nosra. En Irak, nous sommes déterminés à chasser [les combattants] de Daesh de Mossoul mais cela ne veut pas dire pour autant que le monde doit fermer les yeux sur la population d’Alep et laisser l’Etat islamique et le Front Al-Nosra prendre la population de cette ville en otage tout en empêchant toute action du gouvernement syrien visant à libérer sa terre.
C’est vraiment honteux, qu’un acte criminel comme celui-ci se produise sans susciter de questions
RT : Ces frappes aériennes de la coalition menée par les Etats-Unis seraient dues à une erreur, d’après la déclaration du ministère russe de la Défense. Comment un telle erreur a-t-elle pu se produire ?
S. M. : Je suis certain que c’était intentionnel. Il est impossible de prendre une ville pour une autre. Une procession funéraire dans une ville qui n’a jamais été envahie par l’Etat islamique ou même des musulmans sunnites puisque sa population est composées de Turkmènes chiites a délibérément été pris pour cible par cet avion, qu’il ait été Américain ou Turc, Dieu seul le sait. Malheureusement, on n’entend pas de condamnation des autorité irakiennes compte tenu du caractère sensible de cette affaire. Il est vraiment honteux, qu’un acte criminel comme celui-ci se produise sans susciter de questions.
Ces atrocités – les attaques contre les civils, contre les hôpitaux – sont des actes étranges qui ne devraient pas se produire avec les technologies modernes
RT : Cela ne serait pas la première fois que les Etats-Unis font une telle erreur – tout le monde se souvient de l’hôpital à Kunduz, bombardé l’année dernière…
S. M. : Exactement. Nous voyons que les Américains bombardent les soldats syriens dans une ville frontalière entre l’Irak et la Syrie. Ces atrocités – les attaques contre les civils, contre les hôpitaux – sont des actes étranges qui ne devraient pas se produire avec les technologies modernes. On ne cible plus avec des jumelles ! Je suis sûr que les pilotes utilisent d’excellents GPS pour déterminer exactement où ils sont et qui ils attaquent. Tout cela n’est pas logique du tout.
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