L'Amérique se dirige-t-elle vers un nouveau 11 septembre, en ignorant les leçons de l’histoire ?

L'Amérique se dirige-t-elle vers un nouveau 11 septembre, en ignorant les leçons de l’histoire ?© Brad Rickerby Source: Reuters
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Le temps que le monde fasse une pause pour se souvenir des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis qui ont fait environ 3 000 victimes, la menace d'un autre acte de terrorisme désastreux devient trop réelle, d'après le journaliste Robert Bridge.

Les événements terrifiants du 11 septembre, sans parler de l'interminable «guerre contre le terrorisme» dans laquelle le peuple américain a été impliqué, ont montré à quel point il était facile pour un groupe hétéroclite de terroristes de déclencher un pandémonium avec des méthodes et des armes les plus rudimentaires. Avec l'Etat islamique, cousin dérangé d'Al-Qaïda qui appelle maintenant à perpétrer des attentats en solitaire contre des cibles faciles en Occident, la leçon mérite d’être répétée.

Le 11 septembre 2001, 19 membres d’Al-Qaïda –armés avec rien de plus sophistiqué que des couteaux ordinaires et une volonté de fer – ont détourné quatre avions de ligne américains et les ont transformés en véritables missiles de croisière. Deux avions ont frappé les tours nord et sud du World Trade Center à New York, le troisième a ciblé le complexe du Pentagone à Washington D. C. Le quatrième s'est écrasé dans un coin de forêt au sud-ouest de la Pennsylvanie après que les passagers, selon la version officielle, se sont battus contre les pirates de l’air.

Les 19 militants d’Al-Qaïda, dont le chef Oussama ben Laden vivait cloîtré dans une grotte de la chaîne de montagnes Tora Bora en Afghanistan, ne s'imaginaient certainement pas le succès qu'auraient ces attentats. Avec seulement deux avions, des Boeing 767, ils ont pu faire tomber trois gratte-ciel de Manhattan – la tour sud, la tour nord et le bâtiment 7, de 47 étages. Tous se sont effondrés dans la journée du 11 septembre en raison des incendies déclenchés dans les bureaux percutés par les appareils.

Le 11 septembre, marque par ailleurs la première fois dans l’histoire que des grattes-ciel d’acier s'effondrent à cause du feu.

En parallèle, Hani Hanjour, membre d'Al-Qaïda qui avait reçu une formation limitée de pilote aux Etats-Unis, a réussi à contourner le système de défense aérienne le plus sophistiqué du monde pour faire s'écraser le vol 77 d'American Airlines sur l’aile ouest du Pentagone.

Ces exploits incroyables prouvent que nos sociétés technologiquement dépendantes sont très vulnérables aux méthodes d’attaque les plus primitives.

Cela pourrait-il se reproduire ?

Ce matin de septembre, les 19 terroristes d'Al-Qaïda ont apparemment eu beaucoup de chance, ce qui a pour toujours changé notre monde.

Tout d’abord, l’administration Bush ne semblait pas trop préoccupée par les perspectives d’une attaque terroriste sur le territoire américain ; son attention était plutôt focalisée sur ce qui se passait au Moyen-Orient. En fait, le président George W. Bush avait reçu le 6 août 2001, un briefing classifié quotidien qui était intitulé «Ben Laden est déterminé à frapper les Etats-Unis», on n'aurait pas pu l'avertir plus explicitement de la menace à laquelle les Etats-Unis étaient confrontés.

Il est déjà évident que le gouvernement des Etats-Unis a une nouvelle fois baissé la garde en ce qui concerne la prévention des actes de terrorisme

Le 10 septembre, le procureur général John Ashcroft «a soumis une demande de financement au département de la Justice, appelant à une augmentation pour 68 programmes, dont aucun n'était directement lié à la lutte contre le terrorisme»

Alors, comment Geoges W. Bush a réagi à cette information surprenante ? Selon Frank Rich du New York Times, le président a pris un jour de congé. «Selon les rapports de l'époque, Georges W. Bush a quitté son travail tôt et a passé la plupart de la journée à pêcher», a écrit Frank Rich.

L'article a également présenté certains autres détails relatifs aux manquements des jours qui ont précédé le 11 septembre.

Le 9 septembre, le patron du Pentagone, Donald Rumsfeld, «a menacé d’un veto présidentiel le retrait par le Congrès de 600 millions de dollars au système de défense antimissile balistique, cher aux yeux de la Maison Blanche, et à la lutte contre le terrorisme». Le lendemain, le 10 septembre, le procureur général John Ashcroft «a soumis une demande de financement au département de la Justice, appelant à une augmentation pour 68 programmes, dont aucun n'était directement lié à la lutte contre le terrorisme».

Même si nous aimerions croire que ces oublis flagrants ne pourraient jamais se produire aujourd'hui, il est déjà évident que le gouvernement des Etats-Unis a une nouvelle fois baissé la garde en ce qui concerne la prévention des actes de terrorisme.

La menace terroriste à laquelle les Etats-Unis et l'Europe font face est «plus grande, plus large et plus profonde» qu’à n’importe quel moment depuis les attentats du 11 septembre

Pensez à l’attitude indifférente de l'administration Obama face à la  «porosité» de la frontière américano-mexicaine. Une question intérieure qui couve et qui a pris une place centrale dans la course à la présidence américaine. La faiblesse de la frontière américano-mexicaine est une invitation adressée à tous les prétendus terroristes à entrer dans le pays sans que le gouvernement n'ait à assumer de responsabilité. Et il semble qu'ils ne refusent pas l'invitation.

Selon un rapport du renseignement militaire, tel qu’il est cité par Judicial Watch, les «réseaux qui se spécialisent dans le trafic des personnes des régions avec un risque terroriste, principalement de la région Afghanistan-Pakistan, du Moyen-Orient et d'Afrique de l'Est, représentent en effet une préoccupation...», comme l'aurait dit le colonel Lisa A. Garcia, du Commandement sud de l’armée américaine (SOUTHCOM) . «Il y a de grands centres qui servent de points d'entrée dans la région pour les migrants en provenance de ces zones de préoccupation qui tentent d'entrer aux Etats-Unis le long de notre frontière avec le Mexique».

De mieux en mieux. Non seulement il est ridiculement facile pour les clandestins d’entrer aux Etats-Unis, et en plus les contribuables américains passent à la caisse.

Il est clair que, si jamais une autre chance se présentait pour les terroristes de frapper une nouvelle fois les Américains sur leur propre territoire, une frontière non protégée c’est bien ce qu’il faut

«Les immigrants illégaux qui traversent [la frontière] en tant que membres de familles incomplètes entrent simplement aux Etats-Unis illégalement...», a rapporté le réseau d'informations Breitbart, tout en précisant : «Les contribuables américains financent alors les billets d'autobus pour les immigrants illégaux pour qu’ils se rendent dans la ville américaine de leur choix.»

La menace terroriste à laquelle les Etats-Unis et l'Europe font face est «plus grande, plus large et plus profonde» qu’à n’importe quel moment depuis les attentats du 11 septembre d’il y a 15 ans, selon le chef du Centre national antiterroriste des Etats-Unis Nick Rasmussen, cité par le Washington Times.

La propagation de l'Etat islamique et de son message présente un danger qui est «beaucoup moins prévisible» que celui qu'incarnait Al-Qaïda au moment des attentats de 2001 contre le Pentagone et le World Trade Center.

Malgré un mépris aussi flagrant pour la sécurité nationale à un moment où l'on parle sans cesse de terrorisme, ce sont les Américains de la classe moyenne essayant de voyager dont la vie privée est envahie par les agents de la Transportation Security Administration trop zélés dans les aéroports.

Il est clair que, si jamais une autre chance se présentait pour les terroristes de frapper une nouvelle fois les Américains sur leur propre territoire, une frontière non protégée c’est bien ce qu’il faut.

Tragiquement, cependant, il semble que les leçons douloureuses du 11 septembre ont déjà été écartées, et comme on sait, «un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre».

Lire aussi : Ex-porte-parole de Bush : le 11 septembre, Poutine était le meilleur allié des Etats-Unis

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