L'attentat de Nice a montré que les agents de police ne sont pas suffisamment préparés pour réagir à un attentat au milieu d'une foule alors imagniez les maires, estime Claude Rochet, professeur à l’Institut de Management Public d’Aix-en-Provence.
RT : Pensez-vous que la proposition du premier adjoint à la mairie de Vendargues, d'armer les maires et leurs adjoints, est raisonnable ?
Claude Rochet (C. R.) : Tout d’abord je pense que c’est une plaisanterie. Ceci n’est pas sérieux pour des raisons techniques et politiques. Techniquement, pour pouvoir porter et utiliser une arme, il faut suivre un entrainement qui est assez dur, car dans les cas d’attaques terroristes, vous vous retrouvez au milieu de la foule, comme on l’a vu à Nice et ailleurs.
Il faudrait d’abord entraîner nos agents de police
Donc, il faut être assez habile pour pouvoir utiliser son arme au milieu d’une foule, ce n’est pas facile et nécessite un entraînement.
Il faudrait d’abord entraîner nos agents de police. Nous avons vu qu’ils ne sont pas assez bien préparés et ne sont pas équipés avec des armes appropriées. On a vu à Nice que les pistolets de 9 mm n’étaient pas assez puissants pour percer la vitre du camion.
L’armée française ne pourrait pas remplir le Stade de France
RT : Mais pourquoi ne pas laisser cette affaire aux militaires ou à la police armée ? Si les maires ont besoin de gardiens de corps, qu’on leur en donne, ce serait certainement une variante plus sûre…
C. R. : Oui, si ces gardiens sont entraînés de façon adéquate. Mais si on fait le lien entre les aspects technique et politique de ces propositions, ces maires sont membres des partis qui par le passé ont contribué au désarmement du personnel militaire français. Il faut garder à l’esprit que le personnel militaire dans son ensemble ne compte plus que 65 000 personnes. Cela signifie que toute l’armée française ne pourrait pas remplir le Stade de France ! Et parmi ces gens, 45 000 personnes sont affectés à des opérations externes. Il nous reste donc très peu de personnel militaire.
C’est une blague du milieu du mois d’août
RT : Croyez-vous que la population va soutenir cette idée ?
C. R. : Non, absolument pas. Très peu de gens y croient, ces gens ne sont pas crédibles. C’est une blague du milieu du mois d’août, quand tout le monde est à la plage. Cela fait un peu rire les gens rire quand ils prennent leur apéritif. Rien de plus.
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