Maria Zakharova : Moscou «serait obligé de répondre» si la Finlande et la Suède rejoignent l'OTAN
La porte-parole de la diplomatie russe a expliqué qu'une éventuelle adhésion de Helsinki et de Stockholm à l'Alliance atlantique aurait «de graves répercussions politico-militaires», et que, le cas échéant, Moscou «serait obligé de répondre».
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a mis en garde le 25 février sur les conséquences d'une éventuelle adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN, alors que l'intervention militaire russe en Ukraine se poursuit.
Lors d'un point presse, Maria Zakharova s'est exprimée en ces termes : «Tous les pays membres de l'OSCE [Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe], dans leur qualité nationale – y compris la Finlande et la Suède – ont confirmé le principe selon lequel la sécurité d'un Etat ne doit déprendre de celle des autres pays. Il est clair que l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN qui est tout d'abord, comme vous le comprenez bien, un bloc militaire, aurait de graves répercussions politico-militaires auxquelles notre pays serait obligé de répondre.»
Le 25 février s'est tenu à Bruxelles un sommet extraordinaire virtuel des pays de l’OTAN auquel ont également été invités la Finlande, la Suède et l’UE. Stockholm et Helsinki, respectivement par la voix de son Premier ministre et de son ministre des Affaires étrangères, ont toutefois assuré qu'une adhésion à l'alliance n'était pas à l'ordre du jour. En Suède, l'opposition presse cependant le gouvernement de revoir sa position.
Outre la Finlande et la Suède, d'autres pays membres de l'Union européenne ne sont pas membres de l'OTAN : c'est le cas de l'Autriche, de Chypre, de l'Irlande et de Malte. En Europe du Nord, la Norvège et l'Islande ne sont pas membres de l'UE mais sont membres de l'OTAN. En Europe de l'Ouest, la Suisse n'est quant à elle ni membre de l'UE, ni de l'OTAN.
La Russie exprime depuis longtemps ses craintes quant à sa sécurité, liées à l'extension de l'OTAN vers l'est et à la perspective de livraisons d'armements offensifs à l'Ukraine. Dans ce contexte, Moscou a proposé à Washington et à l'OTAN des traités prévoyant un renoncement de l'Alliance atlantique à tout élargissement à l'est et un retour à l'architecture sécuritaire construite en Europe après la fin de la guerre froide. Les Occidentaux ont refusé les demandes russes, invoquant le caractère défensif de l'Alliance atlantique d'une part, et la souveraineté des Etats, devant rester libres de choisir leurs alliances, d'autre part.