Ukraine : Emmanuel Macron annonce qu'il s'entretiendra avec Vladimir Poutine vendredi
Lors d'une conférence conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz, le président français a fait s'avoir qu'il aurait un entretien téléphonique avec son homologue russe pour évoquer notamment les tensions autour du dossier ukrainien.
Ce 25 janvier, à l'occasion d'une conférence de presse tenue conjointement à Berlin avec le chancelier allemand Olaf Scholz, Emmanuel Macron a annoncé qu'il aurait le 28 janvier un entretien téléphonique avec son homologue russe, Vladimir Poutine, dans un contexte international marqué par des fortes tensions sur le dossier ukrainien.
Plusieurs pays occidentaux dont les Etats-Unis ont annoncé renforcer leur aide militaire à l'Ukraine, affirmant à plusieurs reprises que la Russie aurait pour projet d'envahir l'Ukraine, en dépit des démentis répétés de Moscou qui réclame de son côté un renoncement de tout élargissement de l'OTAN à l'Est, et un retour à l'architecture sécuritaire construite en Europe après la fin de la guerre froide.
La veille de l'annonce faite par le président de la République, l'Elysée avait annoncé la tenue de cet entretien mais sans en préciser la date. La présidence française avait par ailleurs précisé que le président français allait proposer «un chemin de désescalade» à son homologue russe et annoncé la tenue d'une réunion le 26 janvier à Paris sur l'Ukraine au niveau des conseillers diplomatiques.
Malgré des dissensions, Macron affirme que les Européens et leurs alliés sont unis
«Nous avons ensemble [avec l'Allemagne] à gérer les tensions qui aujourd'hui sont croissantes à la frontière ukrainienne et plus largement la question de la relation avec la Russie. Nous appelons l'un et l'autre avec beaucoup de force à une désescalade des tensions et je veux ici dire combien l'Allemagne et la France sont unies sur ce sujet, qu'il s'agisse des discussions que nous avons dans le cadre de l'OTAN, de l'Union européenne, au sein de l'OSCE mais aussi aussi [...] au sein du format de Normandie», a déclaré le chef de l'Etat. Par ailleurs, tout en plaidant la voix du dialogue avec Moscou à travers différents «canaux», Emmanuel Macron a affirmé que les Européens et leurs alliés étaient «unis» et qu'en cas d'«agression» russe, «la riposte sera là et le coût sera très élevé».
Pourtant, l'UE ne montre pas le même niveau d'inquiétude que certains pays occidentaux, notamment les États-Unis concernant la situation en Ukraine. Ainsi, le 24 janvier, Le département d'Etat américain ordonnait l'évacuation des familles de ses diplomates en poste à Kiev, qualifiant la situation en Ukraine d'«imprévisible» et arguant qu'elle pouvait «se détériorer à tout moment». On a connu plus serein. Ce qui semblait aussi du reste être l'avis de Kiev, jugeant cette mesure «prématurée» et «excessive».
Ce même jour, le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell, déclarait «Je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit de nouveau qui puisse augmenter le sentiment de peur d'une attaque immédiate», au terme d'une réunion avec les ministres des Affaires étrangères européens, à laquelle assistait également... leur homologue américain, Antony Blinken.
«Nous savons très bien quel est le degré des menaces et la façon dont il faut réagir», avait-il averti. Quelques heures plus tôt, il avait expliqué que les Européens avaient été surpris par la «dramatisation» de la part des Etats-Unis de la situation en Ukraine, avec l'annonce d'une invasion russe «à tout moment» et la décision de faire partir les familles de ses diplomates en poste à Kiev.