11 Septembre : que sont devenus les acteurs de la «guerre contre le terrorisme» des Etats-Unis ?

11 Septembre : que sont devenus les acteurs de la «guerre contre le terrorisme» des Etats-Unis ?© Paul J. RICHARDS Source: AFP
George W. Bush et Donald Rumsfeld devant le Pentagone le 12 septembre 2001, à l'endroit où s'est écrasé l'avion piloté par un terroriste.
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Vingt ans après les attentats qui ont frappé New York et Washington, RT France revient sur le parcours de huit protagonistes qui ont eu un rôle majeur dans ces événements et dans la politique belliciste menée en conséquence par les Etats-Unis.

C'était il y a 20 ans : trois avions s'écrasaient dans les tours jumelles du World Trade Center de New York et sur le Pentagone, près de Washington. La riposte militaire américaine a pris appui sur le concept de «guerre contre le terrorisme» ayant directement abouti à deux guerres au Moyen-Orient, en Afghanistan et en Irak. RT France se propose de retracer le parcours de huit acteurs majeurs de ces événements : George W. Bush, alors président des Etats-Unis ; Oussama Ben Laden, alors à la tête du groupe terroriste Al-Qaïda ; George Tenet, alors directeur de la CIA ; Colin Powell, alors secrétaire d'Etat des Etats-Unis ; Saddam Hussein, alors président de l'Irak ; Dominique de Villepin, alors ministre français des Affaires étrangères ; et enfin Khalid Cheikh Mohammed et Ayman al-Zawahiri, les deux leaders d'Al-Qaïda de l'époque.

George W. Bush (1946 - ) 

Fils de George H. W. Bush – qui fut président des Etats-Unis de 1989 à 1993 – George W. Bush occupa la Maison Blanche de 2001 à 2009. Membre du Parti républicain, il dut faire face aux attentats du 11 Septembre moins de 8 mois après sa prise de fonctions. Son chef de cabinet Andy Card lui avait appris la mauvaise nouvelle en lui chuchotant à l'oreille, lors d'une visite dans une école primaire de Floride. Le président avait alors paru décontenancé, le regard vide, et était resté assis parmi les élèves encore quelques instants, ce qui lui avait été reproché. Il passera le reste de la journée à bord de l'avion présidentiel Air Force One, à haute altitude pour des questions de sécurité, comme le rappelle Le Parisien

Le 20 septembre, George W. Bush précisait sa réaction face aux attentats en définissant dans un discours devant le Congrès des Etats-unis le concept de «war on terror», qui peut se traduire par «guerre contre la terreur». «Notre guerre contre le terrorisme commence avec Al-Qaïda, mais elle ne s'arrête pas là», avait prévenu le commander in chief alors âgé de 55 ans, avant d'annoncer qu'elle ne prendrait pas fin «tant que tous les groupes terroristes d'envergure mondiale n'auront pas été trouvés, arrêtés et vaincus».

A partir d'octobre 2001, l'administration Bush a ainsi lancé l'opération «Liberté immuable» en Afghanistan afin de capturer l'instigateur des attentats Oussama Ben Laden, de détruire l'organisation terroriste Al-Qaïda, et de renverser le régime des Taliban. Une intervention qui marque le début de 20 ans de présence militaire américaine ayant pris fin le 30 août.  

Parallèlement à l'intervention en Afghanistan, George W. Bush a mis en place en octobre 2001 le USA PATRIOT Act (Uniting and Strengthening America by Providing Appropriate Tools Required to Intercept and Obstruct Terrorism Act, soit en français : «Loi pour unir et renforcer l'Amérique en fournissant les outils appropriés pour déceler et contrer le terrorisme»), une loi controversée autorisant les services de sécurité à accéder aux données informatiques détenues par les particuliers et les entreprises, sans autorisation préalable et sans en informer les utilisateurs. L'administration Bush a également mis en place fin 2001 sur la base militaire de Guantanamo (Cuba), le camp de détention du même nom où des combattants islamistes capturés ont été incarcérés en dehors de tout cadre juridique. Plusieurs rapports et témoignages font mentions d'actes de tortures lors des interrogatoires.

En 2003, toujours dans le cadre de cette «guerre contre la terreur», fut déclenchée l'opération «Liberté irakienne». Il s'agissait d'une guerre préventive censée contrer la menace d'armes de destruction massive dont l'administration Bush affirmait (à tort) détenir la preuve dans un rapport présenté au Conseil de sécurité de l'ONU le 12 septembre 2002. Cette intervention de près de 9 ans s'est soldée par la mort du chef d'Etat Saddam Hussein, puis par l'apparition de Daesh sur le territoire irakien. «Le plus grand regret de toute cette présidence consistera dans la défaillance du renseignement en Irak», a déclaré George W. Bush lors d'une interview sur la chaîne ABC citée par France Info. A la question de savoir s'il aurait quand même déclaré la guerre à l'Irak s'il avait su qu'il n'y avait pas d'armes de destruction massives, celui-ci a répondu en ces termes : «C'est une question intéressante. Ce serait revenir sur ce qu'on a fait, et c'est une chose que je ne peux pas faire.»

Depuis qu'il a quitté la Maison Blanche, George W. Bush réside au Texas, dans son ranch de Crawford ou dans la banlieue de Dallas. Il s'est depuis lors consacré à la création de sa bibliothèque présidentielle – la George W. Bush Presidential Library, inaugurée en 2013, ainsi qu'à l'écriture de ses mémoires et à la peinture. Il a d'ailleurs peint le portrait du célèbre animateur américain Jay Leno, qu'il lui a offert lors d'une émission. George W. Bush entretient une relation amicale avec la femme de son successeur, Michelle Obama. Une amitié surprenante que celle-ci avait expliqué comme suit sur le plateau de l'émission Today : «Nous parlons de nos enfants, de nos parents. Nos valeurs sont les mêmes. Nous ne sommes pas d'accord sur les politiques, mais nous n'avons pas de désaccord sur l'humanité. Nous n'avons pas de désaccord sur l'amour et la compassion. Je pense que c'est valable pour tout le monde, on se perd dans nos peurs de ce qui est différent.»

L'ancien président républicain a par ailleurs pris ses distances avec le Parti républicain en ne votant pas pour Donald Trump lors des élections de 2016 et 2020, comme l'indique le New York Times.

Oussama Ben Laden (1957-2011)

Oussama Ben Laden est le visage des attentats du 11 septembre, qui l'ont rendu tristement célèbre dans le monde entier. Issu d'une riche famille saoudienne originaire du Yémen et ayant fait fortune dans le bâtiment, il aurait commencé son activité djihadiste en organisant le départ de volontaires moudjahidines pour combattre l'Armée rouge en Afghanistan, au début des années 1980. 

En 1987, il a fondé avec le religieux palestinien Abdullah Yusuf Azzam l'organisation terroriste islamiste Al-Qaïda («la base»), qui entend lutter contre les «croisés» occidentaux et leur ingérence présumée dans les affaires des pays musulmans. En avril 2002, un porte-parole d'Al-Qaïda a revendiqué dans une vidéo les attentats du 11 Septembre en ces termes : «Nous avons pu frapper la tête d'impiété sur son propre sol [...] Dieu nous a demandé de terroriser les mécréants, et nous avons terrorisé les mécréants». Comme le rapporte Le Parisien, c'était alors la première fois qu'Al-Qaïda revendiquait explicitement ces attentats. Le 17 septembre 2021, George W. Bush a déclaré qu'il voulait à l'époque Oussama Ben Laden «mort ou vif» et, comme le précise L'Expansion, le Pakistan, soucieux d'éviter une crise majeure, avait alors tenté de persuader les Taliban d'extrader le milliardaire saoudien, en vain.

Oussama Ben Laden est parvenu à s'enfuir lors de la bataille de Tora Bora en décembre 2001. Celui-ci se serait alors réfugié à partir de 2004 à Abbottabad, une ville située dans le nord du Pakistan. C'est là qu'il sera abattu en 2011 par les forces spéciales américaines lors d'un raid par hélicoptère sur sa résidence fortifiée au cours d'une nuit sans lune. «C'était indubitablement le risque qu'il fallait prendre, au moment où il fallait le prendre», a estimé l'ancien directeur de la CIA John Brennan. Comme le rapporte l'AFP, une frappe de missile avait été envisagée, mais elle aurait rendu l'identification formelle du leader d'Al-Qaïda difficile. «C'est un moment que je n'oublierai jamais», a déclaré en mai Joe Biden, qui était alors vice-président de Barack Obama, aux côtés duquel il se tenait dans la situation room (la salle de crise hyper-sécurisée au sous-sol de la Maison Blanche) lors de l'assaut sur Abbottabad, comme le rapporte France 24.

Oussama Ben Laden était père d'une vingtaine d'enfants dont Omar, pratiquant la peinture et vivant en Normandie avec son épouse britannique. Le 23 août 2019, le ministre américain de la Défense, Mark Esper, a confirmé la mort d'Hamza Ben Laden, un autre fils présenté comme l'héritier d'Oussama Ben Laden à la tête d'Al-Qaïda.

George Tenet (1953- ) 

En 1997, George Tenet a été nommé directeur de la CIA, l'une des principales agences de renseignement des Etats-Unis. Sept ans plus tard, en juin 2004, il a présenté sa démission au président des Etats-Unis, officiellement pour des «raisons personnelles». L'échec de la CIA à empêcher les attentats du 11 Septembre 2001 et le scandale lié aux mensonges américains concernant les armes de destruction massive irakiennes y sont sûrement pour quelque chose.

En 2007, un rapport déclassifié de la CIA lui attribuait en effet une «responsabilité suprême» dans le manque d'une stratégie globale et unifiée contre Al-Qaïda avant le 11 Septembre. Bien que George Tenet ait déclaré dès 1998 être «en guerre» contre Al-Qaïda, le rapport demandé par des membres du Congrès affirmait que la CIA, «malgré ses efforts, n'a pas toujours travaillé efficacement, n'a pas été assez coopérative» et n'a pas su «mettre en place une approche documentée et complète» d'Al-Qaïda. L'agence n'aurait pas su «partager et analyser comme il l'aurait fallu des informations cruciales» – des conclusions similaires à celle du rapport de la commission d'enquête parlementaire sur le 11 Septembre, qui n'avait toutefois pas mis directement en cause les dirigeants de la CIA.

George Tenet a quant à lui affirmé que ces allégations étaient «complètement fausses» : «Nous avions en fait un plan robuste, marqué par des efforts extraordinaires et dévoué à la lutte contre le terrorisme et ce, bien avant le 11 Septembre», s'est-il défendu. «Il était clair pour moi à l’époque que même si nous avions rencontré un certain succès en poursuivant une approche policière dans la lutte contre Al-Qaïda, nous n’avons pas prêté l’attention nécessaire au renseignement d'origine électromagnétique et n’avons pas eu assez infiltré humainement Al-Qaïda», a cependant reconnu le haut fonctionnaire. 

Deux ans auparavant, en 2005, un rapport du Bureau de l'inspecteur général accusait George Tenet de «ne pas avoir fait preuve de professionnalisme, d’expérience et de diligence dans la lutte contre le terrorisme». «En effet, il n’y avait pas de programme cohérent et fonctionnel de listes de surveillance», déclare le rapport du Bureau, en citant l’exemple de Nawaf al-Hazmi et Khalid al-Midhar, deux suspects d’Al-Qaïda dont la piste a été retrouvée par l’agence en Malaisie en janvier 2000. Aucun des responsables de la CIA qui ont lu les documents liés à deux hommes n’ont partagé l’information avec les autres agences. La CIA a même tardé à informer le département d’Etat qui n’a inclus les deux hommes dans une liste terroriste de surveillance antiterroriste qu’en août 2001. A ce moment, ils étaient déjà aux Etats-Unis et, ensuite, ont pris part au détournement du 11 Septembre.

En 2007, George Tenet publie un ouvrage intitulé At the center of the storm (Au cœur de la tempête) dans lequel il met en cause la lenteur des décideurs politiques et évoque une CIA déjà en crise lorsqu'il en a pris la tête, en raison d'une morale en berne et de lignes budgétaires en baisse. Par ailleurs, il défend dans cet ouvrage les pratiques d'interrogatoires ayant lieu dans les prisons secrètes de la CIA.

Colin Powell (1937 - )

Colin Powell fut chef d'état-Major des armées des Etats-Unis entre 1989 et 1993, puis secrétaire d'Etat entre 2001 et 2005. Il était donc à la tête de la diplomatie américaine lors du déclenchement des guerres d'Afghanistan et d'Irak. 

Partisan de la guerre en Irak, Colin Powell a fait le 5 février 2003 devant le Conseil de sécurité de l'ONU une longue allocution sur les armes de destruction massives prétendument détenues par le pays. Il s'est alors exprimé en ces termes : «Il ne fait aucun doute que Saddam Hussein possède des armes biologiques et la capacité de produire rapidement plus, beaucoup plus [...] [Il n'y a] aucun doute dans mon esprit que Saddam travaille pour obtenir des composants clefs pour produire des armes nucléaires.» Il est alors apparu tenant à la main une fiole censée contenir de l'anthrax. Ces arguments – qui se sont révélés faux – ont servi à justifier l'invasion du pays par une coalition internationale menée par les Etats-Unis, faisant des dizaines, voire des centaines de milliers de morts selon les estimations. Il a admis par la suite que cette prestation était une «tache» sur sa réputation : «C'est une tache parce que je suis celui qui a fait cette présentation au nom des Etats-Unis devant le monde, et cela fera toujours partie de mon bilan.»

Dans une interview accordée à L'Obs en 2013, Colin Powell avait répondu comme suit à une question concernant une information des services allemands sur le manque de fiabilité de la source évoquant les armes de destruction massive : «Plus tard, il est apparu qu'un certain nombre de personnes dans les services de renseignement étaient au courant de cette alerte des Allemands et d'autres mises en garde. Ils ont dit : "Nous sommes allés voir Tenet mais il ne voulait pas nous écouter." Est-ce vrai ? Je ne sais pas. En tout cas, lors de ma présentation à l'ONU, je voulais qu'il soit à mes côtés, que la présence du patron de la CIA signifie au monde que ce que je disais reflétait ses conclusions. Dix ans plus tard, Tenet n'a toujours pas reconnu que celles-ci étaient fausses ! Pas une fois, il a expliqué pourquoi ses services avaient écrit, par exemple, que Saddam Hussein avait des centaines de tonnes d'armes chimiques, "dont la plupart avaient été fabriquées l'année passée" alors qu'il n'en possédait pas un gramme !»

Lors de la campagne électorale de 2008, Colin Powell a finalement accordé son soutien au candidat démocrate Barack Obama, qu'il lui renouvelle lors de la campagne électorale de 2012. En juin 2020, Colin Powell a affirmé que le président Donald Trump «ment[ait] tout le temps» et déclaré qu'il soutenait le candidat démocrate Joe Biden lors de l'élection présidentielle.


Saddam Hussein (1937 - 2006)

Membre dirigeant du Parti Baas arabe socialiste, Saddam Hussein fut président de la république d'Irak du 16 juillet 1979 au 9 avril 2003. Après l'invasion du Koweït par l'Irak en 1990, l'opération Tempête du désert – menée par une coalition dirigée par les Etats-Unis de George Bush père – oblige les troupes de Saddam Hussein à battre en retraite, mais celui-ci reste au pouvoir.

Deux ans après les attentats du 11 Septembre, l'administration du président George Walker Bush est persuadée que l'Irak est mêlée à l'attaque, et que Saddam Hussein serait en possession d'armes de destruction massive prêtes à être utilisées. Devant le scepticisme de la communauté internationale – à l'exception notamment du Royaume-Uni dirigé par Tony Blair, qui a alimenté les allégations américaines – les Etats-Unis ont mis en scène l'intervention de Colin Powell muni d'une fiole prétendument remplie d'anthrax. D'autres preuves tout aussi douteuses – telles que des photos satellites censées montrer des usines d'armes chimiques irakiennes – ont été montrées, sans obtenir l'effet escompté. C'est donc sans l'aval de l'ONU – au sein de laquelle la France, la Russie et la Chine ont menacé de faire usage de leur droit de veto en cas de vote d'une résolution pour justifier cette guerre – que les Etats-Unis et leurs alliés britanniques et australiens vont se lancer dans une guerre qui déstabilisera l'Irak pour de longues années. 

Lancée à partir du 20 mars 2003, la puissance de feu de la coalition écrasera rapidement l'armée irakienne. Ce n'est néanmoins qu'en décembre de la même année que Saddam Hussein sera retrouvé, caché «dans un trou à rat» à seulement quelques kilomètres de sa ville natale, située près de Tikrit. Comme le rapporte Sud Ouest, l'ex-président irakien se trouvait en possession de 750 000 dollars, de deux fusils automatiques Kalachnikov et d'un pistolet, mais il s'est rendu sans résister.

Avec plusieurs autres membres importants du Parti Baas, Saddam Hussein a alors été jugé pour génocide, crime contre l'humanité et crime de guerre par un tribunal d'exception – le Tribunal spécial irakien – à partir de juillet 2004. Il a été condamné à mort par pendaison pour crime contre l'humanité et est exécuté dans la matinée de 30 décembre 2006. Il s'agissait du premier jour de l’Aïd al-Adha, une très importante fête du calendrier musulman. Cette exécution est perçue par une partie de la société irakienne comme une vengeance des chiites sur les sunnites.

La dépouille de Saddam Hussein a été enterrée dans son village natal. Le sanctuaire était devenu un lieu de pèlerinage pour les nostalgiques du régime baasiste, qui s'y réunissaient  chaque année pour commémorer la naissance et le décès de l'ex-raïs. Cependant en raison des combats entre Daesh et les forces irakiennes, le corps de Saddam Hussein a été emmené vers une destination tenue secrète, comme le note Le Figaro.


Dominique de Villepin (1953 - ) 

Ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac entre mars 2002 et mars 2004 avant de devenir ministre de l'Intérieur puis Premier ministre, Dominique de Villepin a marqué la période post-11 Septembre avec son discours contre la guerre en Irak prononcé devant le Conseil de sécurité de l'ONU. 

Le 14 février 2003, le chef de la diplomatie française s'était exprimé en ces termes : «L'option de la guerre peut apparaître a priori la plus rapide. Mais n'oublions pas qu'après avoir gagné la guerre, il faut construire la paix. Et ne nous voilons pas la face : cela sera long et difficile, car il faudra préserver l'unité de l'Irak, rétablir de manière durable la stabilité dans un pays et une région durement affectés par l'intrusion de la force. [...] Et c'est un vieux pays, la France, d'un vieux continent comme le mien, l'Europe, qui vous le dit aujourd'hui, qui a connu les guerres, l'Occupation, la barbarie.»

Par la suite, Dominique de Villepin maintiendra cette ligne non-interventionniste, en s'opposant également aux guerres menées par l'OTAN en Libye et en Syrie. «Ayons conscience que nous avons nous-même en grande partie enfanté l’Etat islamique. Nous nous sommes enfermés dans un cercle vicieux», avait déclaré l'ancien le ministre le 26 septembre 2014 sur France 2, avant d'analyser la situation au Proche-Orient comme suit : «Il y a un cercle vicieux [de guerres] dans lequel nous nous sommes enfermés. Non seulement c'est inefficace, mais c'est dangereux parce que cette région du Moyen-Orient est traversée de crises, de blessures. Il est en profonde crise de modernisation».

Le 6 septembre 2021, Dominique de Villepin a dressé un bilan sévère des vingt ans de présence américaine en Afghanistan. Sur France Inter, l'ancien Premier ministre a affirmé que la «guerre contre le terrorisme» était «une ânerie qui rajoute du terrorisme», et que «ce n'est pas le rôle des armées d'assurer la "responsabilité de protéger"». Ainsi, pour Dominique de Villepin, vingt ans après le début de la guerre contre le terrorisme, «les armées non seulement n'ont pas réglé la question terroriste, mais elles ont aggravé les choses».

Après une courte carrière en tant qu'avocat, Dominique de Villepin n'est pas parvenu pas à réunir les 500 signatures nécessaires à sa candidature à l'élection présidentielle de 2012. Il a créé et dirige toujours Villepin International, une entreprise ayant de multiples activités telles le lobbying international, comme l'indique Paris Match. Le Monde précise que le réseau de l'ex-Premier ministre en Chine, en Iran, au Venezuela ou encore au Qatar lui permet d’intervenir dans le flux d’affaires entre pays émergents.


Khalid Cheikh Mohammed (1964 - )

Khalid Cheikh Mohammed, ou KCM, aurait été jusqu'à son arrestation le 1er mars 2003 le responsable du «département des opérations extérieures» d'Al-Qaïda – autrement dit des opérations terroristes menées contre l'Occident. Il était surnommé «le cerveau» par Oussama ben Laden, et a reconnu avoir été le responsable opérationnel des attentats du 11 Septembre. Pakistanais élevé au Koweït et diplômé d'une université américaine, il aurait suggéré l'idée à Oussama ben Laden de faire s'écraser des avions dès 1996.

Il est détenu depuis 15 ans dans une cellule de la prison ultra-sécurisée de Guantanamo et n'a toujours pas été jugé pour ses actes. Dans cette base américaine, l'accusé attend de savoir si ses aveux seront recevables par le tribunal militaire censé le juger, ou si les nombreux actes de torture qu'il a subis par la CIA lors de sa détention rendent ses confessions irrecevables, comme le rappelle l'AFP. Capturé à Rawalpindi au Pakistan, en mars 2003, KCM a en effet été emmené par la CIA dans des prisons secrètes en Pologne pour y être interrogé. Il a notamment été soumis 183 fois au waterboarding (des noyades simulées) en quatre semaines. Selon l'ancien agent du FBI Ali Soufan, KCM est un «tueur» qui se distinguait d'autres membres d'Al-Qaïda par ses projets «dérangés».

KCM a eu la possibilité de s’exprimer dans une lettre adressée personnellement à Barack Obama en 2015. Dans ce texte de 18 pages publié partiellement par le quotidien Miami Herald, Cheikh Mohammed critiquait la politique étrangère des Etats-Unis, qui «a tué tant de gens innocents à travers le monde». Pour justifier les attentats qu'il aurait préparés, il énumère les griefs contre les Américains à l’étranger. «Ce n’est pas nous qui avons commencé la guerre contre vous le 11 septembre. C’étaient vous et vos dictateurs dans votre pays», a affirmé la figure d'Al-Qaïda en s’adressant à Barack Obama, qu’il qualifie de «tête de serpent» et de président du «pays de l'oppression et de la tyrannie».

Durant la semaine du 6 septembre 2021, KCM est apparu devant le tribunal militaire de Guantanamo pour la première fois en 18 mois.


Ayman al-Zawahiri (1951 - )

Fils d'un pharmacien et médecin de formation, Ayman al-Zawahiri fut à la tête de l'organisation paramilitaire du Djihad islamique égyptien, jusqu'à ce que celui-ci ne fusionne avec Al-Qaïda en 1998. Il est alors devenu le principal idéologue du réseau d'Oussama Ben Laden, dont il est le bras droit au moment des attentats du 11 Septembre. Il est devenu le chef d'Al-Qaïda en 2011 après la mort de ce dernier.

Considéré par certains comme un gestionnaire sans charisme et un théoricien rébarbatif, Ayman al-Zawahiri se cache depuis des années – possiblement autour de la frontière afghano-pakistanaise. Pour Barak Mendelsohn, professeur à l'université Haverford de Pensylvannie, «si Al-Qaïda n'est plus que l'ombre de ce qu'elle a été, le plus grand succès de Zawahiri est de l'avoir maintenue vivante». 

Agé de 69 ans, celui qui est surnommé «le Docteur» a dû pour se faire multiplier les «franchises» et les allégeances de circonstances, de la péninsule arabique au Maghreb, de la Somalie à l'Afghanistan, de la Syrie à l'Irak. Et accepter que celles-ci s'émancipent, jusqu'à réduire la direction d'Al-Qaïda au rang de «conseil consultatif», selon Barak Mendelsohn. «Al-Qaïda est devenue de plus en plus décentralisée, l'autorité reposant principalement dans les mains des responsables de ses filiales», renchérit le think tank spécialisé Counter Extremism project (CEP), qui attribue à Ayman al-Zawahiri un rôle majeur dans la réorganisation de nombreux groupes djihadistes.  

En 2018, dans un message vidéo rendu public, Ayman al-Zawahiri a appelé les musulmans du Maghreb à attaquer les soldats français présents au Sahel. Quelques mois auparavant, il avait déjà appelé les musulmans du Maghreb et d'Afrique subsaharienne à donner «une leçon aux Français», en faisant une énième fois référence au passé colonial de l’Hexagone.

Fin 2020, des sources bien informées avaient donné crédit à des rumeurs le donnant mort d'une maladie cardiaque. Ayman al-Zawahiri est réapparu depuis dans une vidéo dénonçant le sort réservé en Birmanie à la minorité musulmane des Rohingyas. Mais ses propos assez flous et l'absence de date certifiée n'ont permis ni d'écarter ni de confirmer sa disparition. 

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