«Il ment tout le temps» : Colin Powell soutient Biden et tacle Trump... qui lui répond
- Avec AFP
L'ancien secrétaire d'Etat Colin Powell s'en est pris à Donald Trump sur CNN, avant d'apporter son soutien au candidat démocrate Joe Biden pour la présidentielle. Trump lui a rappelé son mensonge à l'ONU, qui a permis la guerre d'Irak en 2003.
L'ancien secrétaire d'Etat des Etats-Unis sous George W. Bush, Colin Powell, a annoncé le 7 juin qu'il voterait pour le candidat démocrate Joe Biden, mettant en garde contre le danger d'un second mandat de Donald Trump, président républicain «qui ment tout le temps», selon lui.
Powell tire à boulets rouges sur Trump
Premier Afro-Américain à avoir occupé le poste de chef d'Etat-major des armées avant de devenir chef de la diplomatie américaine sous la présidence républicaine de George W. Bush, Colin Powell, 83 ans, a toujours été très critique envers Donald Trump.
Il y a quatre ans, il avait annoncé qu'il voterait Hillary Clinton lors des élections présidentielles de 2016. «Je ne pouvais pas voter pour lui et je ne peux certainement pas soutenir le président Trump cette année», a-t-il déclaré sur CNN, précisant explicitement qu'il voterait pour Joe Biden.
«Nous avons une constitution et nous devons la respecter. Mais le président s'en est éloigné», a-t-il déploré, évoquant en particulier sa réaction face aux manifestations contre le racisme à travers les Etats-Unis après la mort de George Floyd sous le genou d'un policier blanc.
«Je n'aurais jamais utilisé ce mot pour aucun des quatre présidents pour lesquels j'ai travaillé : il ment», a-t-il poursuivi, déplorant le silence du parti républicain vis-à-vis du milliardaire. «Il ment tout le temps», a-t-il insisté.
Interrogé sur le sévère réquisitoire de Jim Mattis, ancien ministre de la Défense de Donald Trump qui a accusé ce dernier de vouloir «diviser» l'Amérique, Colin Powell a estimé que le diagnostic était indiscutable. «Regardez tout ce qu'il a fait pour nous diviser», a-t-il martelé, évoquant la question des tensions raciales mais aussi les relations avec les alliés des Etats-Unis.
Dans un tweet, Joe Biden s'est réjoui de ces déclarations : «Il ne s'agit pas de politique. Il s'agit de l'avenir de notre pays. Merci pour votre soutien.» Et d'ajouter dans un second tweet : «Donald Trump est la pire personne possible pour nous guider à travers ce moment.»
This isn’t about politics. This is about the future of our country. Grateful for your support, Secretary Powell. https://t.co/0xLPyXiIPb
— Joe Biden (@JoeBiden) June 7, 2020
Trump recadre Powell et lui rappelle la fausse fiole d'anthrax
Dans un tweet rédigé peu après l'entretien de l'ancien chef de la diplomatie américaine, Donald Trump a ironisé sur le soutien apporté à son rival démocrate par un homme à la réputation selon lui «très surfaite».
Somebody please tell highly overrated Colin Powell that I will have gotten almost 300 Federal Judges approved (a record), Two Great Supreme Court Justices, rebuilt our once depleted Military, Choice for Vets, Biggest Ever Tax & Regulation Cuts, Saved Healthcare & 2A, & much more!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) June 7, 2020
Et de revenir, toujours sur Twitter, sur le CV de son adversaire : «Powell n'avait-il pas dit que l'Irak avait des armes de destruction massives ? Ils n'en avaient pas, mais nous sommes partis en GUERRE !»
Colin Powell, a real stiff who was very responsible for getting us into the disastrous Middle East Wars, just announced he will be voting for another stiff, Sleepy Joe Biden. Didn’t Powell say that Iraq had “weapons of mass destruction?” They didn’t, but off we went to WAR!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) June 7, 2020
Partisan de la guerre en Irak, Colin Powell avait fait le 5 février 2003, devant le Conseil de sécurité de l'ONU, une longue allocution sur les armes de destruction massives (ADM) prétendument détenues par l'Irak. Il était alors apparu tenant à la main une fiole censée contenir de l'anthrax. Ces arguments (qui se sont avérés faux) ont servi à justifier l'invasion du pays par une coalition internationale menée par les Etats-Unis, faisant des dizaines, voire des centaines de milliers de morts selon les estimations.
Il a admis par la suite que cette prestation était une «tache» sur sa réputation : «C'est une tache parce que je suis celui qui a fait cette présentation au nom des Etats-Unis devant le monde, et cela fera toujours partie de mon bilan.»