Les services pénitentiaires russes démentent le manque d'accès aux soins dénoncé par Navalny
Les services pénitentiaires russes ont déclaré qu'Alexeï Navalny bénéficiait de tous les soins médicaux nécessaires dans la colonie pénitentiaire où il purge sa peine. Ce dernier avait affirmé qu'on refusait de lui donner accès à un médecin.
La Direction du service d'application des peines de la Fédération de Russie pour la région de Vladimir a déclaré que les mesures disciplinaires à l’encontre d'Alexeï Navalny, qui purge une peine de prison ferme dans une colonie pénitentiaire, étaient appliquées «conformément aux normes du Code de procédure pénale de la Fédération de Russie».
Le condamné Alexeï Navalny bénéficie de tous les soins médicaux nécessaires conformément aux indications médicales le concernant
«Les rencontres du condamné avec ses avocats sont organisées conformément aux exigences de l'article 89, paragraphe 4, du Code de procédure pénale de la Fédération de Russie», précisent les services pénitentiaires dans un communiqué du 31 mars, ajoutant : «Nous informons également que le condamné Alexeï Navalny bénéficie de tous les soins médicaux nécessaires conformément aux indications médicales le concernant.» En outre, selon la même source, les gardiens de la colonie pénitentiaire respectent «strictement le droit de tous les condamnés à un sommeil ininterrompu de huit heures».
Le service administratif affirme également qu'Alexeï Navalny a reçu un blâme de la commission de l'établissement où il est détenu, «pour violations répétées liées au refus du détenu d'accomplir les tâches du responsable de cellule, violation du code vestimentaire établi et non-respect de l’emploi du temps». Cela lui vaut des «entretiens de sensibilisation», en vertu du la législation en vigueur.
Ces annonces publiques surviennent après qu'Alexeï Navalny a déclaré, le 31 mars sur son compte Instagram, entamer une grève de la faim «pour demander l'application de la loi et pour qu'on laisse un médecin venir [le] voir». Il a accusé l'administration pénitentiaire de refuser de lui donner accès à un médecin et de lui fournir des médicaments et de le priver de sommeil en le réveillant «huit fois par nuit».
Interrogé sur les propos d'Alexeï Navalny, le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a qualifié ce dernier de «prisonnier politique» et a réclamé une nouvelle fois sa libération.
Révocation de sursis
L'opposant russe Alexeï Navalny purge dans une colonie pénitentiaire de la région de Vladimir une peine de deux ans et demi de prison ferme. La justice russe a révoqué en février dernier le sursis d'une condamnation de 2014 dans une affaire de corruption. En cause : le non respect des conditions du contrôle judiciaire exigé par cette peine avec sursis. Alexeï Navalny ne s'était pas présenté à l'enregistrement auprès de l’inspection pénitentiaire à au moins six reprises au cours de l'année 2020 – le 13 janvier, le 27 janvier, le 3 février, le 16 mars, le 6 juillet et le 17 août.
En 2014, Alexeï Navalny avait été jugé coupable de détournements dans la filiale russe du groupe français Yves Rocher.
Alexeï Navalny a par ailleurs été au cœur de l'attention médiatique ces derniers mois, après avoir été transféré dans le coma en Allemagne fin août 2020 à la suite d'un malaise survenu en Russie. Il accuse le Kremlin d'avoir tenté de l'empoisonner (une version également défendue par plusieurs gouvernements, dont ceux de la France, des Etats-Unis et de l'Allemagne), ce que réfute Moscou. Il était sorti de l'hôpital sans séquelles, avant de rejoindre la Russie en janvier 2021.