Les frappes américaines en Syrie risquent de déstabiliser davantage la région, selon l'Iran
L'Iran condamne fermement les frappes réalisées par les Etats-Unis en Syrie, qui ont visé selon ces derniers des infrastructures de milices pro-iraniennes. Pour Téhéran, ces bombardements risquent «d'intensifier les conflits» dans la région.
«L'Iran condamne fermement les attaques illégales menées par les forces américaines sur des régions de l'est de la Syrie et qui sont en violation flagrante des droits humains et du droit international», a déclaré le 26 février le porte-parole de la diplomatie iranienne Saïd Khatibzadeh, en référence aux frappes réalisées la veille par les Etats-Unis sur le territoire syrien. Ces bombardements, menés à l'initiative de la nouvelle administration Biden, «risquent d'intensifier les conflits et de déstabiliser davantage la région», s'inquiète le diplomate iranien.
Autre allié de Damas, Moscou a également dénoncé les frappes américaines, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, ayant condamné «fermement» ces actions et appelé à «un respect inconditionnel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la République arabe syrienne».
Le ministère syrien des Affaires étrangères a quant à lui considéré que cette «agression» constituait «un signe de mauvais augure concernant les politiques de la nouvelle administration américaine».
Une opération présentée comme «défensive» par Washington
Les Etats-Unis ont frappé le 25 février des infrastructures qu'ils estiment être utilisées par des milices dans le nord-est syrien, ce qui constituait la première opération militaire de l'administration de Joe Biden. Qualifiant cette opération de «défensive», le porte-parole du département américain de la Défense John Kirby a précisé que les frappes avaient détruit «de multiples infrastructures situées à un poste-frontière utilisé par des milices soutenues par l'Iran, notamment le Kataeb Hezbollah».
«Les frappes ont été autorisées en réponse aux attaques récentes contre le personnel américain et de la coalition en Irak, et à des menaces toujours en cours contre ce personnel», a-t-il précisé. Dans un contexte de tensions entre Washington et Téhéran autour du programme nucléaire iranien, trois attaques en Irak ont été imputées par les autorités américaines à des groupes armés pro-iraniens ces derniers jours.
A travers les frappes menées par les Etats-Unis, Joe Biden «envoie un message sans ambiguïté selon lequel il va agir pour protéger les Américains et selon lequel quand il y a des menaces, il a le droit d'agir au moment et de la façon de son choix», selon la porte-parole de l'exécutif américain, Jen Psaki, citée par l'AFP.
Du côté des autorités irakiennes, le ministère de la Défense a nié toute coordination avec les Etats-Unis au sujet de ces bombardements. Pour autant, le porte-parole du Pentagone a affirmé que Bagdad avait bien fourni à Washington des informations liant des milices pro-iraniennes aux récentes attaques antiaméricaines sur le sol irakien.