Silvio Berlusconi aurait tenté de sauver Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi
Dans une nouvelle autobiographie, l'ancien président du Conseil italien révèle qu'il avait essayé d'éviter que les pays occidentaux ne déclarent la guerre à l'Irak en 2003 et à la Libye en 2011... Sans succès.
Dans ce livre d'entretiens avec Alan Friedman, Silvio Berlusconi révèle qu'il entretenait une relation amicale avec le colonel Kadhafi, qu'il essayait de réhabiliter sur la scène internationale en échange de contrats pétroliers et gaziers juteux pour l'Italie. Ses capacités à tisser des liens personnels avec des dirigeants du Moyen-Orient ont fait de lui, selon ce qu'il a confié à l'auteur, le pilier des négociations entre l'Occident et cette région.
L'ex-Premier Ministre italien a notamment déclaré qu'il pensait que l'Irak ne pouvait qu'être tenu par un régime militaire, et qu'il avait multiplié les efforts afin de dissuader George W. Bush et Tony Blair de lui déclarer la guerre. Il a notamment proposé d'envoyer Saddam en exil en Libye. Mais George Bush était, selon le livre, inarrêtable et souhaitait se venger d'une supposée tentative d'assassinat de son père par le président irakien.
Ainsi, lors d'un déjeuner avec Condoleezza Rice et Colin Powell, Berlusconi a essayé de faire comprendre qu'une invasion de l'Irak se devait d'avoir une base légale. Après un discours d'une dizaine de minutes au cours duquel il utilisa une allégorie, comparant W. à un lion, roi de la jungle, et Saddam à un loup, George Bush a déclara qu'il allait «lui botter le cul».
En 2003, Silvio Berlusconi aurait eu une série de coup de téléphones tardifs avec Mouammar Kadhafi afin d'arranger l'exil de Saddam Hussein. L'ex-Premier ministre italien se serait même envolé pour Londres et le 10, Downing Street, afin de demander à Tony Blair de ne pas s'engager en Irak. Sans succès. Après la chute de Saddam Hussein et sa capture humiliante, le colonel Kadhafi était choqué et aurait confié à Silvio Berlusconi : «Je ne veux pas finir comme Saddam».
Le Libyen a donc renoncé au terrorisme et ses relations avec l'Occident se sont améliorées, notamment au travers de visites d'Etat à Rome et Paris. Mais lorsque le Printemps arabe est arrivé, les pays occidentaux se sont vite retournés contre leur nouvel ami, pour leurs intérêts propres selon Silvio Berlusconi.
L'ex-Premier ministre italien a déclaré à l'auteur de l'ouvrage qu'il était le seul chef d'Etat à refuser l'intervention «illogique et dangereuse» en Libye, car il savait que Mouammar Kadhafi était le seul tampon entre l'Europe et des millions de migrants africains. Le colonel Kadhafi avait 6 000 soldats chargés d'empêcher les migrants de quitter les côtes africaines.
Mais Silvio Berlusconi a été mis à l'écart des négociations qui se déroulaient entre Nicolas Sarkozy, David Cameron et Barack Obama. Et le temps que d'autres chefs d'Etats européens puissent s'exprimer, les bombardiers de Sarkozy avaient déjà décollé. Selon le milliardaire italien, la raison pour laquelle Nicolas Sarkozy était si engagé contre Kadhafi, c'est parce qu'il était jaloux de la relation amicale, et des contrats juteux, dont il bénéficiait.