Haut-Karabagh : Macron et Poutine insistent sur la «nécessité de mettre fin aux combats»
- Avec AFP
Lors d'un appel téléphonique, les présidents français et russe ont convenu de la «nécessité de mettre fin aux combats» dans la région contestée du Haut-Karabagh. Ils ont exprimé leurs préoccupations quant à «l'implication croissante d'extrémistes».
Lors d'un entretien téléphonique le 7 novembre, les présidents russe Vladimir Poutine et français Emmanuel Macron ont une nouvelle fois insisté sur la «nécessité de mettre fin aux combats» dans la région contestée du Haut-Karabagh, théâtre de violents affrontements entre l'armée azerbaïdjanaise et des troupes arméniennes malgré les trois tentatives de trêve humanitaire.
Selon l'Elysée, les présidents français et russe «ont échangé en détail sur la crise du Haut-Karabagh et ont convenu de la nécessité de mettre fin aux combats afin de permettre le retour à des négociations sur une base réaliste», rappelant que l'objectif principal consistait à «assurer le maintien des populations arméniennes sur cette terre et la fin des souffrances pour les populations civiles».
«Evoquant la situation au Haut-Karabagh, les deux dirigeants ont exprimé de sérieuses préoccupations concernant les combats à grande échelle qui se déroulent actuellement dans la zone de conflit et l'implication croissante d'extrémistes venus de Syrie et de Libye», peut-on lire dans un communiqué du Kremlin.
«Vladimir Poutine a informé Emmanuel Macron en détail des mesures prises par la Russie dans l'intérêt d'un cessez-le-feu rapide et de la reprise des négociations visant à parvenir à une solution politique et diplomatique», poursuit le communiqué. «Les deux présidents ont réaffirmé leur volonté de poursuivre les efforts de médiation coordonnés de la Russie et de la France, y compris au sein du Groupe de Minsk de l'OSCE.»
De nouveaux combats après trois tentatives de trêve humanitaire échouées
L'Arménie a rapporté le 7 novembre que de nouveaux violents combats opposaient les troupes azerbaïdjanaises aux soldats arméniens autour de Chouchi dans la région du Haut-Karabagh, ville clé qui ouvre la route vers la capitale régionale Stepanakert.
Une porte-parole du ministère arménien de la Défense, Chouchan Stepanian, a fait état de «combats particulièrement intenses et violents» dans la nuit du 6 au 7 novembre à l'extérieur de Choucha, ajoutant que de nombreuses attaques des troupes azerbaïdjanaises avaient été déjouées.
Les combats se sont poursuivis dans la journée du 7 novembre selon un autre porte-parole de l'armée arménienne, Artsoun Ovanissian. «Aucune perte, aucun retrait. Les combats dans les environs de Chouchi se poursuivent», a-t-il écrit sur Facebook, utilisant le nom arménien de la ville.
Cette semaine, l'ONU a évoqué la possibilité de crimes de guerre en raison d'attaques «indiscriminées» contre des civils et de vidéos jugées crédibles montrant l'exécution de prisonniers de guerre arméniens. Tandis qu'Erevan a demandé à Moscou une assistance militaire, Bakou bénéficie du soutien appuyé de la Turquie, accusée de lui fournir des spécialistes et des mercenaires.
Depuis la reprise des combats le 27 septembre, les forces azerbaïdjanaises ont regagné d'importantes portions de territoire au sud de la région. Trois tentatives de trêve humanitaire, négociées respectivement sous l'égide de la Russie, de la France et des Etats-Unis, ont volé en éclats. La Russie est liée à Erevan par un traité de sécurité collective, mais a affirmé par le passé qu'il ne s'étendait pas au Haut-Karabagh.
La région du Haut-Karabagh, peuplée majoritairement d'Arméniens, est considérée comme partie intégrante de l'Azerbaïdjan par les Nations unies. L'Arménie reconnaît quant à elle l'indépendance de fait du Haut-Karabagh, autoproclamée par les autorités locales au début des années 1990.