Wikileaks lève un fonds pour faire la lumière sur le bombardement de l'hôpital de Kunduz
L'organisation fondée par Julian Assange lance une levée de fonds pour obtenir toute information sur le bombardement de l'hôpital géré par Médecins sans Frontière dans la ville afghane de Kunduz. Et elle y met les moyens.
En faisant cet appel à la contribution volontaire sur son site, Wikileaks espère atteindre la somme de 50 000 dollars. De quoi pouvoir rétribuer largement toute personne qui lui permettra d'obtenir les images et le son enregistrés depuis le poste de pilotage de l'avion américain qui a bombardé l'hôpital, ainsi que tout document pertinent y afférant.
ANNOUNCE: US$50,000 reward for #Kunduz Hospital bombing film https://t.co/63k30cBgrM@MSF_USApic.twitter.com/rxz71VQ6CU
— WikiLeaks (@wikileaks) 8 Octobre 2015
Ces éléments réunis, l'organisation de Julian Assange espère ainsi faire la preuve qu'un crime de guerre a bien été commis le 3 octobre dernier. Selon elle, «l'hôpital n'était pas à proximité d'autres bâtiments et ses coordonnées GPS avaient été enregistrées par les forces américaines».
Pour MSF, ONG internationale récipiendaire par ailleurs du prix Nobel de la Paix en 1999, cet acte délibéré a constitué «un crime de guerre».
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#Kunduz attack cannot be brushed aside as a mere mistake #independentinvestigation
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— MSF UK (@MSF_uk) 6 Octobre 2015
Ce 3 octobre en effet, en pleine bataille entre les talibans et l'armée afghane aidée par l'aviation de l'OTAN, l'hôpital fut bombardé à plusieurs reprises par un hélicoptère de combat américain AC-130. 22 personnes, dont des patients et des membres de MSF ont trouvé la mort. Or l'AC-130 dispose de caméras haute résolution embarquées qui enregistrent toute action. Conformément à la procédure militaire, cette séquence a donc été enregistrée depuis le poste de pilotage.
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Cette affaire rappelle le cas dit «meurtre collatéral» révélé par Wikileaks en avril 2010. Des vidéos mises en ligne montraient le meurtre aveugle de plus d'une douzaine de personnes dans la banlieue de Bagdad par l'armée américaine en juillet 2007. Parmi les victimes, deux journalistes de l'agence de presse internationale Reuters. Avec l'aide du lanseur d'alerte Bradley (Chelsea) Manning, Wikileaks avait réussi à obtenir les vidéos des tirs qui avaient causé ces morts. Une vidéo de 38 minutes ainsi qu'un autre montrant une version plus courte avaient été mises en ligne. A l’époque, l’armée américaine avait déclaré que les victimes avaient été tuées dans un combat opposant l’armée américaine et des «insurgés».
Plus largement, ce n'est pas la première fois que Wikileaks lance ce genre de levée de fonds; il avait ainsi récemment promis 100 000 dollars à toute personne pouvant lui fournir le détail du TAFTA actuellement négocié entre les Etats-Unis et l'Europe.