Obama, le premier prix Nobel à en bombarder un autre ?
En bombardant l’hôpital de Médecins Sans Frontières, le président américain a en fait pris pour cible un autre détenteur du Nobel.
La nouvelle du terrible bombardement, samedi, de l’hôpital de Médecins Sans Frontières (MSF) de Kunduz par l’armée américaine, a fait beaucoup de bruit. Or, dans un article publié sur le site Activist Post, Dan Sanchez remarque que, dans cette histoire, un prix Nobel en a bombardé un autre, MSF et Obama ayant respectivement été sacrés en 1999 et en 2009. «En tant que Commandant en chef des militaires qui ont bombardé l’hôpital de Médecins Sans Frontières, cela ferait peut-être d’Obama le premier gagnant du prix Nobel de la Paix à bombarder un autre gagnant», s’interroge-t-il ?
#NobelPrize Official: It May Have Been a Mistake2 Award #Obama a #NobelPeacePrize.
😂bama: 😂
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— Shaughn (@Shaughn_A) 18 Septembre 2015
Mais réflexion faite, il semble que ce soit un autre américain qui ait réalisé cette «première historique». Prix Nobel de la Paix en 1973, Henry Kissinger a été l’architecte, pour le compte de Richard Nixon, des bombardements sur le Cambodge et le Laos, dont il est apparu qu’ils avaient régulièrement pris pour cible des hôpitaux, entre autres, de la Croix Rouge. Or, la Croix Rouge, qui a reçu plusieurs fois le prestigieux prix au cours de son histoire, en comptait déjà plusieurs à son actif à l’époque.
Nobel Peace Prize was given to Kissinger. Doesn't really mean much after that really.
— Andrew Self (@andrewself) 7 Octobre 2015
Pour rappel, le bombardement de ce samedi a tué 22 personnes, toutes civiles (12 employés et 10 patients). Le président américain a appelé personnellement Joanne Liu, la présidente de l’organisation, ce matin afin de lui présenter ses excuses. Mais l’ONG refuse de croire, comme l’a déclaré le porte-parole du Pentagone, qu’il s’agissait d’une «erreur». Bart Janssens, directeur des opérations de MSF, explique ainsi à l’AFP que les bombardements ont duré «pendant plus de 45 minutes», alors les coordonnées GPS de l’hôpital étaient connues de l’armée américaine. Joanne Liu réclame donc une enquête internationale afin de faire la lumière sur les faits, affirmant «ne pas faire confiance à une enquête militaire interne» américaine.