En tournée européenne, l'opposante biélorusse Tikhanovskaïa attendue par les députés français
Après Vilnius, Varsovie, Bruxelles et Berlin, l'opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa est attendue à Paris pour s'exprimer devant des députés à l'Assemblée nationale. Une tournée européenne pour mettre la pression sur le pouvoir biélorusse.
L'opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa poursuit ses visites au sein de l'Union européenne. Le 7 octobre, l'ex-candidate à l'élection présidentielle va s'exprimer une heure et demie par visioconférence devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
L'audition sera transmise en simultané sur le site de l'Assemblée nationale. Un accueil en grande pompe pour celle qui a rencontré un grand nombre de responsables de différents pays européens après s'être opposée à la réélection d'Alexandre Loukachenko.
Paris n'est pas l'unique point de passage de l'opposante biélorusse. Le 6 octobre, Svetlana Tikhanovskaïa était à Berlin, où elle a rencontré la chancelière allemande Angela Merkel après son entretien avec Emmanuel Macron à Vilnius le 29 septembre. Durant le mois de septembre, la femme politique s'était aussi rendue à Bruxelles, où elle à rencontré les ministres des Affaires étrangères des 27 et en Pologne, où elle a été reçue par le Premier ministre Mateusz Morawiecki. C'est d'ailleurs lors de sa visite dans ce pays que l'ancien président du Conseil européen et chef du Parti populaire européen, Donald Tusk, a proposé de nommer l'ex-candidate à la présidentielle biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa et son mari au prix Nobel de la paix.
A la recherche d'un renforcement des sanctions contre l'exécutif biélorusse
Une tournée européenne qui a pour but de maintenir «la pression» avec des «sanctions» comme elle l'a déclaré depuis Berlin le 6 octobre. «Le peuple biélorusse a maintenant un objectif clair et compréhensible : de nouvelles élections» a-t-elle affirmé aux côtés de la chancelière allemande.
Le 2 octobre, les dirigeants de l'Union européenne avaient donné leur feu vert pour sanctionner une quarantaine de personnalités biélorusses, mais pas le président Alexandre Loukachenko. Washington, le Canada et le Royaume-Uni avaient aussi annoncé des sanctions.
La stratégie affichée de l'opposante biélorusse : obtenir des sanctions contraignantes afin d'étouffer le pouvoir biélorusse et le pousser à organiser de nouvelles élections.
Le président biélorusse semble néanmoins avoir consolidé son pouvoir. Dans une vidéo adressée aux participants d'un forum russo-biélorusse le 29 septembre, Vladimir Poutine s'était exprimé à propos de la situation en Biélorussie et avait réaffirmé son soutien au président biélorusse face à des «pressions extérieures sans précédent». Déterminé à rester au pouvoir, Alexandre Loukachenko avait prêté serment pour son sixième mandat le 23 septembre.
Alexandre Loukachenko est confronté depuis la présidentielle du 9 août à une contestation de grande ampleur, des milliers de personnes sortant régulièrement notamment dans la rue chaque dimanche pour dénoncer sa réélection, qu'ils jugent frauduleuse. Les premiers jours, ces manifestations avaient donné lieu à des milliers d'arrestations. Svetlana Tikhanovskaïa s'est quant à elle exilée en Lituanie quelques jours après le scrutin.