Deux jours après le sommet au «format Normandie», Kiev espère pouvoir modifier les accords de Minsk

Deux jours après le sommet au «format Normandie», Kiev espère pouvoir modifier les accords de Minsk© Alexei Nikolsky Source: Sputnik
9 décembre 2019. Le président russe Vladimir Poutine, le président français Emmanuel Macron et le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une réunion au "format Normandie" à Paris.
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Le dernier sommet au "format Normandie" à Paris a de toute évidence relancé le dialogue sur le conflit ukrainien. Les participants affirmant leur attachement aux accords de Minsk. Mais à Kiev, certains pensent pouvoir encore tout refaire.

Le sommet au «format Normandie», réunissant la France, l'Allemagne, la Russie et l'Ukraine s'est tenu à Paris le 9 décembre dernier et fut considéré comme un succès par les diverses parties. Un succès puisque c'était la première fois depuis 2016 qu'une telle rencontre a eu lieu. Un succès également car les chefs d'Etat, malgré certaines divergences, ont tous manifesté l'envie de faire bouger les choses dans l'est de l'Ukraine. Ils ont d'ailleurs convenu d'un plan détaillé à l'issue de ce sommet. En attendant la prochaine rencontre (prévue dans 4 mois), plusieurs mesures sont à adopter d'ici là. A commencer par un nouvel échange des prisonniers.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine ont publiquement réaffirmé leur attachement aux accords de Minsk – le seul plan, soutenu à l'international, apte à régler le conflit ukrainien. Reste qu'à Kiev certains ne se désespèrent pas de revenir sur les décisions adoptées par les quatre Etats membres du groupe.

C'est ainsi que seulement deux jours après la rencontre de Paris, Oleksii Reznikov, représentant ukrainien dans le sous-groupe politique du groupe de contact (CG) pour le règlement de la situation dans le Donbass, a déclaré sur le plateau de la chaîne Hromadske que l'Ukraine allait préparer des propositions de modifications pour les accords de Minsk.

«Nous allons certainement rédiger ces propositions [avant le prochain sommet] pour qu’elles figurent dans les initiatives du président. Nous avons jusqu'au mois de mars pour faire "les devoirs" dont les parties ont convenu [à Paris]», a déclaré le représentant ukrainien, le 11 décembre. Et d'ajouter que les accords existants devraient être revus... afin qu'ils soient mis en vigueur. Selon Oleksii Reznikov, la nouvelle version des accords serait ensuite discutée avec le conseillers politiques, et les chefs de diplomatie des quatre pays du «format Normandie».

«Ce n'est pas regrettable, c'est étonnant», dit-on à Moscou

On ignore ce qu'Oleksii Reznikov entend par «revoir» les accords de Minsk exactement, mais force est de constater que cette déclaration a tout pour plaire aux partisans d'une ligne dure à l'égard de la région rebelle. Des partisans qui étaient d'ailleurs nombreux à manifester, ces dernières semaines, dans les rue de Kiev. Reste que de l'autre côté de la frontière, ces propos ont provoqué une réaction pour le moins mitigée.

Interrogée sur cette déclaration, Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, s'est dite «étonnée» et a même demandé au journaliste si les propos avaient été correctement cités. «Je n'ai pas eu vu ces déclarations. J'aimerais espérer que vous vous trompez, car si la délégation ukrainienne, à peine rentrée de Paris, se met à réfléchir à la tenue d'un nouveau sommet et surtout [...] à la modification des accords de Minsk, ce n'est pas regrettable, c'est étonnant», avant de conclure : «A Paris, la délégation ukrainienne a entendu la position de la communauté internationale sur la nécessité d'appliquer strictement les mesures fixées par les accords de Minsk. Ils auraient peut-être voulu entendre quelque chose d'autre, mais il a été dit la chose suivante : les accords de Minsk n'ont pas d'alternative.».

Et puis c'est le président russe en personne qui, à l’issue du sommet au «format Normandie» le 9 décembre à Paris, s'était révélé très clair sur le sujet : il n’y aurait pas d’alternative aux accords de Minsk, même si tout accord pouvait être interprété différemment. «En effet, tout accord possède telle ou telle souplesse, parce que certaines choses, écrites sur papier, peuvent être interprétées différemment», a-t-il expliqué lors de la conférence de presse à Paris. «Pourquoi revoir les accords de Minsk et les réécrire à nouveau ? [Dans ces accords] tous les points sont liés entre eux. Si nous révisons un, il faudra réviser les autres, et nous allons  finir par tout perdre», a fait valoir le président russe.

«format Normandie»

Le 9 décembre, les présidents français, russe et ukrainien, ainsi que la chancelière allemande se sont réunis dans une rencontre au «format Normandie», la première depuis 2016. En effet, Emmanuel Macron a reçu, au palais de l’Elysée, Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky et Angela Merkel afin de reprendre les discussions consacrées à la résolution du conflit qui fait rage dans l’est de l’Ukraine depuis 2014. Un conflit qui a déjà fait plus de 13 000 morts (dont plus de 3 000 civils) et plusieurs millions de déplacés, selon le Haut-commissariat des Nations unies.

Baptisée «format Normandie», en référence à la première réunion quadripartite entre la France, l’Ukraine, la Russie et l’Allemagne organisée le 6 juin 2014 au château de Bénouville, en marge des célébrations du débarquement de Normandie, la rencontre avait pour objet de relancer la mise en œuvre des accords de Minsk (I et II) signés en 2014 et en 2015. Le but avoué étant d’aboutir à un cessez-le-feu complet dans l’est de l’Ukraine ainsi qu’à la mise en place du volet politique de ces accords. Cette rencontre fut la cinquième du genre après les sommets de Minsk en février 2015, Paris en octobre 2015 et Berlin un an plus tard.

Lire aussi: «format Normandie» : tout comprendre sur le sommet prévu le 9 décembre à Paris

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