La France lance un plan d'action contre les traversées de la Manche par des migrants
La France lance avec le Royaume-Uni un plan d'action conjoint visant à empêcher les migrants de franchir la Manche. Un navire de patrouille de la Royal Navy a été dépêché pour épauler les autorités hexagonales.
La France a lancé le 4 janvier un «plan d'action» pour «prévenir et lutter contre les traversées de la Manche par des migrants», avec un renforcement des patrouilles et de la surveillance des ports et du littoral nord. Cette annonce du ministère de l'Intérieur intervient en amont d'un «plan d'action conjoint franco-britannique» qui sera avalisé «à l'occasion d'un déplacement prochain de Christophe Castaner à Londres», selon un communiqué.
ℹ️ Le ministre de l’Intérieur @CCastaner, salue le lancement d’un plan zonal et départemental d’action pour prévenir et lutter contre les traversées de la #Manche par des #migrants et se félicite de la coopération accrue sur cette question entre la #France et le #RoyaumeUni. pic.twitter.com/USXMf953fP
— Ministère de l'Intérieur (@Place_Beauvau) 4 janvier 2019
Parallèlement, Gavin Williamson, le ministre britannique de la Défense, a déclaré avoir dépêché, dans la nuit du 3 au 4 janvier, un navire de patrouille de la Royal Navy dans la Manche pour contrer les tentatives de traversée toujours plus nombreuses effectuées par des migrants à bord d'embarcations de fortune.
«Je peux confirmer que le HMS Mersey va être déployé dans le détroit du Pas-de-Calais pour assister la police aux frontières et les autorités françaises dans leur réponse aux traversées de migrants», a indiqué le ministre dans un communiqué.
Le HMS Mersey a quitté le port de Portsmouth (sud de l'Angleterre) le 3 janvier. Ce déploiement fait suite à une demande du ministère britannique de l'Intérieur, qui en supportera le coût.
«Ma priorité est de continuer à protéger la frontière britannique et d'empêcher la perte de vies humaines dans la Manche», a déclaré le ministre de l'Intérieur, Sajid Javid, qui avait précédemment qualifié d'«incident majeur» les arrivées de migrants sur les côtes britanniques.
«Il s'agit d'une mesure provisoire jusqu'à ce que les deux navires de la police aux frontières que j'ai redéployés de l'étranger rejoignent les eaux britanniques», a-t-il poursuivi dans un communiqué. Ceux-ci sont basés en Méditerranée. «Il est essentiel de travailler sur tous les fronts pour s'attaquer à cette situation», a ajouté le ministre.
Le 30 décembre, un «plan d'action renforcé» avait été décidé avec la France, prévoyant plus de patrouilles, une lutte accrue contre les trafiquants et des efforts de sensibilisation auprès des migrants. Côté britannique, quatre navires patrouillent déjà dans la Manche.
539 migrants ont tenté la traversée en 2018
D'après Sajid Javid, 539 migrants ont tenté de traverser la Manche à bord de petites embarcations en 2018, dont 80% durant les trois derniers mois de l'année et 230 pour le seul mois de décembre. La traversée de la Manche sur de petites embarcations est rendue particulièrement dangereuse par la densité du trafic maritime, les forts courants et la faible température de l'eau.
Le 2 janvier, il avait mis en doute leur statut de demandeur d'asile, s'étonnant qu'ils ne déposent pas leurs demandes en France. Ces propos lui ont attiré les foudres de l'opposition travailliste et d'organisations humanitaires.
Un Britannique de 24 ans et un Iranien de 33 ans demeuraient en garde à vue le 4 janvier après leur arrestation la veille à Manchester (nord-ouest de l'Angleterre) par l'agence britannique de lutte contre le crime (NCA). Ils sont soupçonnés d'avoir organisé «les déplacements illégaux de migrants à travers la Manche vers le Royaume-Uni».
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