Grande-Bretagne : trois jeunes migrants venus de Calais se suicident en six mois

Grande-Bretagne : trois jeunes migrants venus de Calais se suicident en six mois© Philippe Huguen Source: AFP
Un jeune migrant dans la jungle de Calais en octobre 2016.
Suivez RT en français surTelegram

A Londres, trois suicides récents de jeunes Erythréens venus de Calais sans leurs parents ont alerté sur la mauvaise prise en charge des migrants mineurs au Royaume-Uni. En cause notamment, la longueur des délais de traitement des demandes d'asile.

Le suicide de trois jeunes migrants érythréens en l'espace de six mois suscite l’inquiétude en Grande-Bretagne. Selon le quotidien The Guardian, il s’agit de deux jeunes de 18 et d’un autre de 19 ans venus en Europe sans leurs parents pour fuir le pays et parvenus à Londres après un long séjour à Calais.  

L’un d’eux, Filmon Yemane, venait juste d’avoir 18 ans quand il s’est tué en novembre 2017. Alexander Tekle était, lui, arrivé dans les îles britanniques depuis un an. Il s’est suicidé en décembre. Un troisième jeune homme a mis fin à ses jours en mai dernier.

En avril, une enquête a été menée sur les conditions de la mort de Filmon Yemane. Il aurait été en état de crise dans les moments ayant précédé son suicide. Les employés du foyer où il résidait auraient averti les équipes de médecine mentale du système de santé publique que son état empirait mais rien n’a été entrepris. Une enquête concernant les deux autres migrants est en cours.

Parfois plus de trois ans sans pouvoir ni travailler ni étudier avant d'être fixé sur son sort

Si leur périple semé d'expériences traumatiques, la fuite de conflits violents en Erythrée, leur séjour chaotique à Calais ou encore les démarches pour entrer clandestinement en Angleterre constituent des écueils douloureux, rien ne permet pour l'heure de connaître les causes exactes de leur suicide. La difficulté à obtenir des papiers leur accordant l'asile pourrait être une des raisons de leur mal-être. Un ami d'Alexander Tekle, arrivé lui-même à 15 ans, a ainsi expliqué au Guardian qu'il n'avait pas réussi à obtenir des papiers depuis son arrivée il y a trois ans.

Ces migrants mineurs ne sont pas renvoyés en Erythrée car la situation dans le pays est trop dangereuse et ils attendent d'être régularisés. Impuissants, privés d'autorisation de faire des études ou de travailler, ils sont susceptibles d’être placés en centre de détention. Ils sont aussi avertis qu'à 17 ans et demi, si l'asile ne leur est pas accordé, ils devront faire en sorte de regagner leur pays.

Un humanitaire ayant connu Alexander Tekle à Calais a raconté que le jeune homme avait connu «l’enfer» en Libye et dans un camp de Calais, où il avait vécu durant un an dans une tente. Au Royaume-Uni, le jeune homme a connu d'autres difficultés : il avait du mal à obtenir un certificat de naissance pour prouver son âge.

Avant qu’il ne reçoive ce dernier depuis l'Erythrée, il a été placé, faute de preuve, dans un foyer pour adultes où il aurait été violemment agressé par d'autres migrants. Fuyant ces agressions, il se serait retrouvé à la rue. La veille de sa mort, il a adressé un message à l’humanitaire : «Pourquoi n’ai-je pas encore mes papiers ?», se demandait-il.

Une étude anglaise reconnaît les manquements des services publics envers les migrants mineurs

Ces migrants mineurs continuent à rencontrer des difficultés devant l'administration anglaise. Une étude du Commissariat à l’enfance britannique parue en 2017 a en effet mis en garde contre des délais administratifs qui plongeraient ces adolescents dans l'anxiété, et recensé les vexations et indignités subies. Selon le Guardian, différentes associations ont critiqué ce manque de prise en charge et la longueur des procédures qui retardent l’aide psychologique.

Lire aussi : Selon la Cour de justice de l'UE, un réfugié mineur peut désormais faire venir sa famille

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix