Non, Alexeï Navalny n'est pas le «principal opposant» à Vladimir Poutine

Non, Alexeï Navalny n'est pas le «principal opposant» à Vladimir Poutine
Illustration ©Charles Platiau/Reuters
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Condamné à 30 jours de détention pour une manifestation non autorisée, l'activiste russe est systématiquement présenté en France comme «l'opposant numéro un au Kremlin». Il ne pèse pourtant que 2% à 3% dans les sondages.

Les médias traditionnels – AFP en tête – sont-ils victimes de leur désir de voir émerger Alexeï Navalny comme le «premier opposant» à Vladimir Poutine ? Ce 27 août, l'avocat et militant politique russe âgé de 42 ans a été condamné à 30 jours de détention administrative pour une manifestation non autorisée en janvier 2018.

Le tribunal moscovite de Tverskoï l'a jugé coupable de violations répétées du code administratif russe. Réagissant à la condamnation, Alexeï Navalny a estimé que la peine avait pour «seul objectif» de l'empêcher de participer aux prochaines manifestations sur la controversée réforme des retraites en Russie, prévues le 9 septembre 2018.

Lire aussi : Vladimir Poutine sur la réforme des retraites : «La décision finale n'a pas encore été prise»

Opposant numéro un... vraiment ?

Dans une dépêche largement reprise par de nombreux médias et jusque dans la presse quotidienne régionale, l'AFP présente ainsi les faits : «Le principal opposant au Kremlin Alexeï Navalny a été condamné lundi [27 août] à Moscou à 30 jours de détention pour une manifestation non autorisée». France 24 choisit une formulation encore plus explicite pour désigner l'homme politique : «opposant numéro un au Kremlin».

Cela fait plus d’un an que l'AFP intoxique gravement toute la presse

Mais Alexeï Navalny est-il vraiment le principal opposant à Vladimir Poutine ? En réalité, s'il est sans doute l'homme politique d'opposition russe le plus suivi par l'AFP et la presse française, son poids dans le paysage politique russe est à relativiser.

Comme l'avait souligné le blogueur Olivier Berruyer, animateur du site Les Crises en mars 2018, à quelques jours de l'élection présidentielle russe, Alexeï Navalny bénéficie en fait de nettement moins de soutien, au sein de l'opposition russe, que les dirigeants de l'extrême droite et du parti communiste.

Selon les chiffres d'instituts de sondages ne dépendant pas du gouvernement (Levada, plutôt proche de l'opposition, et Romir, antenne russe du géant américain de l'enquête d'opinion Gallup) pour décembre 2017, Alexeï Navalny (finalement jugé inéligible pour sa condamnation dans une affaire de fraude) recueillait selon les deux instituts entre 2% et 3% des intentions de vote, contre 81% et 75% pour Vladimir Poutine.

Le représentant de l'extrême-droite Vladimir Jirinovski recueille quant à lui respectivement 6% et 8%. Guennadi Ziouganov, fondateur du parti communiste (dont le candidat sera finalement Pavel Groudinine), représente pour sa part 5% selon Levada et 7% d'après Romir.

«Cela fait plus d’un an que l’AFP intoxique gravement toute la presse», commentait Olivier Berruyer.

Un engagement contre la corruption... mais pas uniquement

Alexeï Navalny prend régulièrement la parole pour dénoncer la corruption régnant selon lui en Russie, un thème dont il a fait son principal cheval de bataille. En 2010, il diffuse des documents accusant l'entreprise énergétique russe Transneft de détournement de fonds et se fait de plus en plus présent sur internet. En 2011, il qualifie en outre le parti au pouvoir Russie unie, de «parti des voleurs et des escrocs», une formule qui deviendra un slogan pour ses partisans.

Pourtant, si l'opposant a recentré son discours, l'AFP omet un autre aspect de sa biographie : sa proximité avec l'extrême-droite. Dans une vidéo qui verse dans l'humour noir et le racisme, Alexeï Navalny explique ainsi comment lutter efficacement contre les insectes, les cafards... et les Tchétchènes.

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