Skripal : Washington accuse Moscou d'être responsable de l'empoisonnement et annonce des sanctions
Les Etats-Unis ont annoncé avoir déterminé que la Russie était derrière l'attaque à l'agent Novitchok au Royaume-Uni. Washington va imposer des sanctions économiques contre Moscou, qui nie être lié à l'empoisonnement de l'ex-agent secret russe.
Les Etats-Unis ont annoncé leur intention d'imposer de nouvelles sanctions économiques à la Russie. Selon Washington, Moscou serait derrière l'attaque à l'agent Novitchok contre l’ex-agent secret russe Alexeï Skripal et sa fille à Salisbury, au Royaume-Uni.
«Les Etats-Unis ont déterminé le 6 août [...] que le gouvernement russe avait utilisé des armes chimiques ou biologiques en violation des lois internationales», a fait savoir la porte-parole du département d'Etat, Heather Nauert, via un communiqué.
Conformément à la loi américaine sur les armes chimiques, cette détermination entraîne l'imposition de sanctions économiques qui devraient entrer en vigueur fin août, a-t-elle ajouté, sans précision sur la nature des sanctions. Selon la chaîne américaine NBC, la première tranche de sanctions concernerait les licences d'exportation en Russie de biens susceptibles de représenter une menace pour la sécurité nationale.
Le département d'Etat américain semble être convaincu de l'implication de Moscou dans l'affaire Skripal,mais aucune preuve n'a jusqu’à maintenant été présentée au grand public. Peu après les faits, l'Occident a été prompt à accuser la Russie d'être derrière l'empoisonnement de l'ex-agent secret russe et sa fille. Le Kremlin quant à lui a toujours nié toute responsabilité, proposant en parallèle sa coopération dans l'enquête, proposition qui n'a jamais été acceptée par Londres. L'affaire a déclenché une grave crise diplomatique entre le Kremlin et les chancelleries occidentales suivie d’une vague d'expulsions croisées de diplomates. Mais certains pays comme l'Autriche ont refusé de suivre Londres.
Le 4 mars, l'ancien agent double Sergueï Skripal et sa fille Ioulia, âgée de 33 ans ont été empoisonnés par un agent innervant à Salisbury, dans le sud de l'Angleterre. Le 14 mars, Londres avait désigné Moscou comme responsable de cette attaque sur son territoire, Theresa May estimant, sans présenter de preuves, la culpabilité de la Russie comme «très probable».
Le Novitchok («petit nouveau» en russe) n'est pas répertorié sur la liste des armes chimiques prohibées par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. Son existence (et la formule permettant de l'obtenir) ont été rendues publiques par le chimiste russe Vil Mirzaïanov en 1992. Cet agent chimique, développé sous l'ère soviétique, est réputé extrêmement dangereux et difficile (sinon impossible) à détecter.
D'ailleurs, le chef du laboratoire militaire britannique de Porton Down, Gary Aitkenhead, a déclaré le 3 avril qu'il n'avait pas été capable de déterminer que l'agent innervant utilisé pour empoisonner l'ancien agent double russe Sergueï Skripal provenait de Russie.
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