Ex-espion empoisonné : Theresa May estime que la Russie est «coupable»
Le Premier ministre britannique a directement tenu Moscou pour responsable de l'empoisonnement d'un ex-agent double. Outre l'expulsion de 23 diplomates, aucun membre de la famille royale ne se rendra en Russie pour la Coupe du monde de football.
Alors que l'ultimatum adressé par Londres à Moscou dans l'affaire de l'ex-agent double empoisonné au Royaume-Uni a expiré, le Premier ministre britannique Theresa May s'est exprimé devant les députés ce 14 mars. Elle a estimé que la Russie était «coupable» de cette «tentative de meurtre».
Theresa May a également annoncé une série de mesures de rétorsion à l'encontre de la Russie. Parmi celles-ci, l'expulsion de 23 diplomates russes présentés comme «agents espions» et le gel de tout contact bilatéral avec la Russie. Elle n'a pas exclu que d'autres diplomates soient exclus dans le futur.
En outre, aucun représentant diplomatique et aucun des membres de la famille royale ne se rendra en Russie pour assister aux événements de la Coupe du monde de football, qui doit se tenir à partir du mois de juin prochain.
N'hésitant pas à cibler directement le président russe Vladimir Poutine, alors que le premier tour de l'élection présidentielle russe doit se tenir le 18 mars prochain, Theresa May a annoncé qu'elle trouvait la «voie» suivie par ce dernier «regrettable». «Le Royaume-Uni ne tolérera aucune menace contre la vie d'un de ses citoyens sur son sol», a-t-elle martelé. Quelques minutes plus tôt, la Russie avait prévenu qu'elle n'hésiterait pas à répondre si Londres venait à expulser des diplomates russes.
La France veut attendre «les conclusions définitives» avant de réagir
La déclaration de Theresa May a eu lieu alors que le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir ce même jour à 20h à la demande de Londres. Le Premier ministre britannique a par ailleurs annoncé qu'une réunion du Conseil de sécurité de l'OTAN aurait lieu le 15 mars. L'organisation nord-atlantique avait déjà sommé la Russie de répondre aux questions portées contre elle par la Grande-Bretagne.
Theresa May, lors de sa déclaration, a appelé l'OTAN et l'Union européenne, que le Royaume-Uni est en train de quitter, à exprimer un «soutien fort» à son action contre la Russie. Elle a estimé qu'il était «essentiel» que le Royaume-Uni coopère avec «ses alliés» pour défendra sa sécurité.
Au même moment, par la voix de son porte-parole Benjamin Griveaux, le gouvernement français faisait entendre un son de cloche sensiblement différent, précisant que la France attendait que «la cause de la mort et [l'identité] des responsables éventuels» soient déterminées pour réagir. «Nous ne faisons pas de politique-fiction sur des sujets aussi graves», a précisé Benjamin Griveaux.