Immigration, Libye et sanctions antirusses au cœur de la rencontre entre Trump et Conte
Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a été reçu à Washington par Donald Trump. Proches sur la question de l'immigration, les deux dirigeants ont aussi abordé d'autres dossiers comme les sanctions pesant sur Moscou ou le nucléaire iranien.
Donald Trump s'est-il trouvé un allié européen ? Il avait en tout cas convié à Washington le président du Conseil italien Giuseppe Conte ce 30 juillet, après une première rencontre en marge du G7 en juin dernier au Canada.
De la question migratoire à la situation en Libye en passant par les sanctions contre la Russie et le nucléaire iranien, les deux dirigeants ont évoqué plusieurs sujets d'actualité lors de leur conférence de presse conjointe.
Donald Trump salue la «fermeté» de l’Italie en matière d’immigration
En préambule de son intervention, Donald Trump a tenu à louer les efforts de Giuseppe Conte dans sa lutte contre l’immigration clandestine alors que l’Italie a été à plusieurs reprises critiquée par ses voisins européens pour avoir catégoriquement refusé d'accueillir dans ses ports un navire de l'ONG SOS Méditerranée transportant plus de 600 migrants.
Je suis tout à fait d'accord avec ce que vous faites en matière de migration et d'immigration illégale
«Je sais qu'il a pris une position très ferme à la frontière, une position que peu de pays ont prise, et franchement, il fait la bonne chose à mon avis», a déclaré le président américain. Avant d’ajouter : «Beaucoup d'autres pays en Europe devraient faire cela.» Un peu plus tôt, dans le bureau ovale, le locataire de la Maison blanche avait tenu des propos similaires : «Je suis tout à fait d'accord avec ce que vous faites en matière de migration et d'immigration illégale et même d'immigration légale.»
Relations avec la Russie : Conte appelle au dialogue, Trump maintient les sanctions
Si Donald Trump et Giuseppe Conte ont affiché leurs convergences sur le volet migratoire, leurs gouvernements ne partagent pas la même vision des relations avec la Russie. Alors que le dirigeant américain a affirmé que les sanctions contre Moscou étaient «maintenues en l'état», tout en vantant sa «magnifique rencontre» avec Vladimir Poutine, le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte s’est dit disposé à des discussions avec Moscou : «L'Italie est favorable à un dialogue avec la Russie, mais l'Italie considère également que le dialogue entre les Etats-Unis et la Russie est fondamental.» Il a par ailleurs estimé que les sanctions contre Moscou ne devaient pas être «une fin en soi», tout en reconnaissant qu'elles ne seraient pas levées du jour au lendemain.
Les sanctions contre la Russie sont maintenues en l'état
Une politique d’ouverture déjà évoquée par Matteo Salvini lors de son déplacement à Moscou. Le ministre italien de l'Intérieur et vice-président du Conseil des ministres italien avait en effet fait savoir «n'exclure aucune option» pour mettre un terme «d'ici à la fin de l'année» aux sanctions économiques européennes qui frappent la Russie depuis le rattachement de la Crimée à la Russie après un référendum en 2014.
Appuyé par Washington, Rome veut organiser une conférence internationale sur la Libye
Par ailleurs, la situation politique de la Libye a été au cœur des discussions entre Donald Trump et Giuseppe Conte. Ce dernier a annoncé qu'il allait organiser «en accord» avec Donald Trump, une conférence internationale pour explorer les moyens de stabiliser la Libye, l'une des principales portes de sortie des migrants à destination de l'Europe, Italie en tête, depuis la chute de Mouammar Kadhafi.
Nous allons discuter des aspects économiques, mais aussi des aspects sociaux
«Nous voudrions aborder et discuter de toutes les questions relatives au peuple libyen, impliquant toutes les personnes concernées, les acteurs et protagonistes de l'ensemble de la Méditerranée. Nous allons discuter des aspects économiques, mais aussi des aspects sociaux : le besoin de protection des droits civils, le problème du processus constitutionnel, de la promulgation et de l'adoption des lois afin de permettre à la Libye, en particulier, d'avoir des élections démocratiques de la plus grande stabilité», a-t-il en outre ajouté.
Une prochaine rencontre Rohani-Trump ?
Enfin, alors que le ton ne cesse de monter entre Washington et Téhéran depuis la décision américaine de sortir de l'accord international sur le nucléaire iranien, Donald Trump s’est montré disposé à rencontrer les dirigeants iraniens. «J'imagine qu'ils voudront me rencontrer, je suis prêt à les rencontrer quand ils veulent», a déclaré le dirigeant qui a rencontré il y a peu Kim Jong-un.
Les Etats-Unis, qui accusent l’Iran de déstabiliser le Moyen-Orient, avaient dressé en mai dernier une liste de douze conditions, particulièrement contraignantes, pour la concrétisation éventuelle d'un nouvel accord. Après d'autres déclarations de Washington en forme de menaces, le président Rohani avait conseillé à son homologue américain de «ne pas jouer avec la queue du lion», assurant qu'un conflit avec l'Iran serait la «mère de toutes les guerres».
L'#Iran 🇮🇷 répond à Donald #Trump 🇺🇸 : «Sachez que nous ne sommes pas impressionnés»
— RT France (@RTenfrancais) 24 juillet 2018
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«Ne menacez plus jamais les Etats-Unis ou vous aller subir des conséquences telles que peu au cours de l’histoire en ont connues auparavant», avait alors répondu sur Twitter Donald Trump. «Soyez prudent !», lui avait rétorqué quelques heures plus tard sur le même réseau social, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.