La Russie, un «partenaire difficile» : l'Occident embarrassé par la réélection de Poutine

La Russie, un «partenaire difficile» : l'Occident embarrassé par la réélection de Poutine
Illustration ©Francois Lenoir/Reuters
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De par le monde, plusieurs dirigeants n'ont pas tardé à saluer la réélection du président russe. Alors que Moscou est accusé, sans enquête, d'une affaire d'empoisonnement, les Occidentaux se montrent, eux, plus prudents... et tardifs.

«Au lendemain de votre élection à la présidence de la Fédération de Russie, je tiens à vous adresser toutes mes félicitations et mes vœux pour la Russie et le peuple russe» : le message date du 5 mars 2012, au lendemain de l'élection de Vladimir Poutine, au premier tour de l'élection présidentielle. Et il est de Nicolas Sarkozy, alors encore président de la République pour quelques semaines. «Je vous présente mes plus sincères encouragements pour poursuivre l'œuvre de modernisation démocratique et économique à laquelle, conformément au souhait exprimé par le peuple russe, vous voulez consacrer ce nouveau mandat», ajoutait le candidat.

Sarkozy, Macron : des termes (presque) similaires dans un contexte différent

Six ans après, ce 19 mars 2018, Emmanuel Macron a, avec des mots semblables, présenté «ses vœux de succès pour la modernisation politique, démocratique, économique et sociale [de la Russie]». Selon un communiqué cité par l'AFP et publié dans l'après-midi, le président de la République française «a rappelé son attachement à un dialogue constructif entre la Russie, la France et l’Europe». «[Emmanuel Macron] a redit sa conviction que, sur une base clarifiée, la coopération entre l’Europe et la Russie, essentielle à la sécurité du continent européen, était dans l’intérêt des [deux] pays», est-il ajouté.

Le contexte a pourtant changé et le président français a profité de son entretien avec le dirigeant russe pour lui faire part de sa «grande préoccupation» concernant la Ghouta orientale, appelant Moscou à tout faire pour minimiser le nombre de victimes civiles. Abordant l'affaire Skripal, Emmanuel Macron a en outre appelé Vladimir Poutine à «reprendre en main fermement» la lutte contre les armes chimiques.

Avant le chef de l'Etat français, le président serbe Aleksandar Vucic avait été le premier dirigeant occidental à féliciter Vladimir Poutine pour sa victoire à l'élection présidentielle russe, dès le soir du 18 mars. «J'ai adressé mes sincères félicitations à Vladimir Poutine pour sa réélection, lui souhaitant de continuer à diriger le pays sur la base du progrès au profit de tous ses citoyens», a-t-il écrit dans un message posté sur son compte Twitter. En Amérique Latine, les présidents bolivien et vénézuélien ont également réagi chaleureusement. «La Russie respecte la dignité des peuples et garantit l'équilibre géopolitique et la paix mondiale face à l'assaut de l'impérialisme», a déclaré le dirigeant bolivien Evo Morales, évoquant une «victoire retentissante». Sur le même ton, le président iranien Hassan Rohani a congratulé Vladimir Poutine pour sa «victoire décisive».

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La Russie, un «exemple» pour la Chine, un «partenaire difficile» pour l'Allemagne

Pesant un peu plus lourd sur la scène internationale, la Chine n'a pas non plus attendu pour saluer la réélection de Vladimir Poutine. «[La relation entre les deux pays] est à son meilleur niveau historique, ce qui constitue un exemple pour l'édification d'un nouveau type de relations internationales fondé sur le respect mutuel, l'équité et la justice», a ainsi déclaré le président chinois Xi Jinping ce 19 mars.

Le contraste avec d'autres grandes puissances, occidentales celles-ci, existe néanmoins et notamment si l'on s'en tient à la position de l'Allemagne. Le nouveau ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas s'est ainsi exprimé le matin du 19 mars... mais au sujet de l'affaire Skripal. Et il ne se montre guère optimiste. «[La Russie] va rester un partenaire difficile», a-t-il jugé, ajoutant : «Mais on a aussi besoin de la Russie pour trouver des solutions aux grands problèmes internationaux.» Le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert a de son côté déclaré : «Nous avons des divergences d'opinions et nous critiquons très clairement la politique de la Russie sur certains dossiers [tels que] l'Ukraine et la Syrie».

La chancelière Angela Merkel, finalement, a usé d'un ton nettement plus conciliant : «Je vous félicite chaleureusement pour votre réélection [et] vous souhaite du succès pour les tâches qui sont devant vous», a-t-elle déclaré à l'adresse de Vladimir Poutine, selon un communiqué diffusé par ses services. «Il est aujourd'hui plus important que jamais de poursuivre notre dialogue et d'encourager les relations entre nos Etats et nos peuples», a également déclaré le chef du gouvernement allemand, avant d'ajouter : «Sur cette base, nous devrions nous efforcer d'aborder les défis importants, bilatéraux comme internationaux, de façon constructive et de trouver des solutions acceptables.»

Sur fond d'affaire Skripal et de crise diplomatique, Londres a pour sa part pudiquement fait savoir, par la voie d'un porte-parole du Premier ministre Theresa May, qu'elle attendrait le rapport des observateurs de l'OSCE (invités par Moscou à superviser le scrutin) avant de «faire tout commentaire».

A.K.

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