Pour Vladimir Poutine, les Etats-Unis sont responsables d'une nouvelle course aux armements (VIDEO)
Pour le président russe, ceux qui font état d'une deuxième guerre froide entre Washington et Moscou ne font rien d'autre que de la «propagande». Pour autant selon lui, les Etats-Unis ont lancé une course à l'armement en sortant du traité ABM en 2002.
Lors d'une interview diffusée le 1er mars sur la chaîne américaine NBC, quelques heures après avoir fait état devant les membres réunis des deux chambres du Parlement russe des avancées de son pays en matière d'armement, Vladimir Poutine a souhaité prévenir les critiques occidentales susceptibles de fuser – et qui, dans les faits, n'ont pas tardé à pleuvoir.
Si vous voulez parler d'une course à l'armement, cela a commencé exactement au moment où les Etats-Unis se sont retirés du traité ABM [Anti Balistic Missile]
Alors que l'intervieweuse explique au président russe que des «analystes» voient dans son discours les indices d'une «nouvelle guerre froide» et lui demande si Moscou et Washington se livrent désormais une course aux armements, le maître du Kremlin répond : «De mon point de vue, les individus qui appellent cela une nouvelle guerre froide ne sont pas des analystes, ils font de la propagande.» Et Vladimir Poutine d'ajouter : «Si vous voulez parler d'une course à l'armement, cela a commencé exactement au moment où les Etats-Unis se sont retirés du traité ABM [Anti Balistic Missile]».
Lors de son adresse annuelle aux parlementaires russes, Vladimir Poutine avait expliqué que le développement de nouvelles armes était une réponse au retrait des Etats-Unis du traité ABM de réduction des armements stratégiques en 2002 et au déploiement de systèmes antimissiles en Europe de l'est et en Corée du Sud.
Réagissant à cette conférence du 1er mars, le président américain Donald Trump et la chancelière allemande Angela Merkel se sont dits «inquiets». Washington a notamment accusé la Russie de se soustraire à ses obligations internationales – des accusations catégoriquement démenties par le Kremlin.
Le 2 mars, la porte-parole de l'OTAN, Oana Lungescu, a en outre jugé que les déclarations de Vladimir Poutine menaçaient les membres de l'Alliance atlantique – quand bien même le président russe avait explicitement précisé dans son discours que ces nouveaux armements avaient un objectif dissuasif et défensif. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a de même rappelé le 2 mars que la Russie n'avait «pas l'intention de se lancer dans une course aux armements».
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