Pour se préparer à une invasion chinoise, Taïwan mène des exercices militaires à balles réelles
- Avec AFP
Alors que les tensions s’exacerbent entre Taipei et Pékin, l’armée taïwanaise a mené des exercices militaires à balles réelles, dans le cadre d'une simulation de débarquement chinois sur l'île.
L'armée taïwanaise a conduit le 30 janvier à des exercices militaires à balles réelles, simulant un scénario d'invasion de l'île, alors que les tensions avec Pékin se ravivent depuis plusieurs mois.
Des avions de reconnaissance ont été envoyés en observation pour surveiller des navires «ennemis» s'approchant de l'île tandis que des blindés tiraient des obus sur des soldats «ennemis» (arborant un casque rouge pour être reconnus), simulant un débarquement dans le port de Hualien. Des chasseurs F-16 ont également simulé des frappes aériennes en soutien au troupes au sol.
Le ministère taïwanais de la Défense n'a pas ouvertement évoqué des manœuvres s'inspirant d'un scénario d'invasion chinoise, mais il a signalé qu'elles visaient à «montrer la détermination à préserver la paix dans le Détroit de Taïwan et la sécurité nationale» – faisant très explicitement référence au conflit qui oppose l'île au continent depuis plusieurs décennies.
Tensions entre Taïwan et la Chine depuis 2016
Depuis l'arrivée au pouvoir en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen et de son Parti démocratique progressiste (PDP), traditionnellement hostile à Pékin, les relations entre Taïwan et la Chine se sont considérablement rafraîchies.
L'île vit en totale autonomie de Pékin depuis 1949, quand les nationalistes du Kuomintang (KMT) avaient fui la Chine continentale après leur défaite face aux troupes communistes de Mao Zedong. Mais Pékin la considère toujours comme partie intégrante de son territoire, pouvant être reprise par la force le cas échéant.
Tsai Ing-wen s'était élevée le mois dernier contre «l'expansion militaire» de la Chine depuis son arrivée au pouvoir, dénonçant une intensification des manœuvres aériennes et navales chinoises autour de l'île.
Pékin et Taipei se sont en outre récemment opposés sur l'ouverture par la Chine de nouveaux couloirs aériens au-dessus du détroit, dont les autorités taïwanaises réclament la fermeture en se plaignant de ne pas avoir été consultées et en affirmant que les nouvelles routes sont «dangereuses» et qu'elles révèlent «des motivations politiques». Des compagnies aériennes chinoises ont ainsi annulé des centaines de vols au départ et à l’arrivée de Taïwan. Taipei a refusé les couloirs, au motif que la Chine avait pris ces décisions de manière unilatérale.
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