François Ier, Alexandre III : Dupontel déboulonne les figures d'un passé «pas si glorieux que ça»
Interrogé sur sa vision de l'Histoire par Yann Barthès dans l'émission Quotidien, l'acteur-réalisateur Albert Dupontel s'est livré à une violente charge contre l'enseignement d'un passé européen qu'il estime «pas si glorieux que ça».
Le 17 octobre, Albert Dupontel était l’invité de l’émission «Quotidien», présentée par Yann Barthès sur TMC. A l’occasion de la sortie prochaine de son film Au revoir là-haut qui se déroule lors de la Grande Guerre, il ne s’est pas gêné de dire ce qu’il pensait de l’histoire et de son enseignement. L’acteur-réalisateur a ainsi déboulonné deux figures historiques européennes de taille, François Ier (XVIe siècle) et Alexandre III (XIXe siècle) alors que le présentateur de l’émission l’interrogeait sur des propos qu’il aurait tenu et selon lesquels l’histoire devait être critiquée et non pas enseignée.
«François Ier était à Marignan en 1515. C'est intéressant, on retient la date mais qu'est-ce qu'il allait foutre à Marignan ? [...] Il faudrait savoir qu'il allait piquer les richesses des Italiens et c'est ça qui est détestable», a-t-il déclaré en référence à la célèbre victoire du monarque français et de son allié vénitien contre les mercenaires suisses combattant pour le duché de Milan. Une date pourtant incontournable dans l'enseignement de l'Histoire en France.
Continuant sur sa lancée, Albert Dupontel a voué aux gémonies le tsar Alexandre III. Il était à ses yeux «un des mecs qui a inventé les pogroms» et dont le pont le plus célèbre de Paris porte le nom.
Non il n'y a pas de devoir de mémoire par rapport à notre propre culture qui se glorifie d'un passé supposé glorieux
«Non il n'y a pas de devoir de mémoire par rapport à notre propre culture qui se glorifie d'un passé supposé glorieux et qui n'est pas si glorieux que ça», conclut-il dans l'extrait que l'émission «Quotidien» a décidé de publier sur Facebook.
Plus loin dans la discussion, Albert Dupontel a affirmé que selon-lui, la Première Guerre mondiale avait été en partie promue par les nations européennes pour pallier aux «montées sociales». «D'ici à imaginer que pour calmer ces montées sociales, on pousse les braves gens à s'entre-tuer il n'y a qu'un pas, que personnellement je franchis allègrement», martèle-t-il en conclusion du sujet.
Pour être critiquée, l'histoire doit être enseignée
Partagé plus de 7 000 fois et visionné environ 800 0000 fois en trois jours rien que sur Facebook, l'extrait vidéo en question semble avoir suscité l'intérêt du public et provoqué quelques débats. C'est semble-t-il l'enseignement de l'Histoire qui semble préoccuper le plus les internautes : «L'Histoire a pour but de ne pas reproduire les erreurs du passé, sauf que si elle est mal enseignée on ne peut en tirer de conclusion», a par exemple fait remarquer un utilisateur de Facebook dans un commentaire ayant suscité plus de 700 réactions. D'autres commentaires du même type étaient visibles sur Twitter.
Pour être critiquée, l'histoire doit être enseignée, critiquer sans connaître n'a aucun sens.
— cécile (@Cecile942A46) 18 octobre 2017
Autre tendance, des personnes ont fait remarquer que l'approche «glorieuse» de l'enseignement de l'Histoire dont parle Albert Dupontel, caractéristique de la IIIe République, appartient au passé depuis longtemps et n'est plus pratiquée par les enseignants en France : «Je ne glorifie jamais qui que ce soit. Au contraire, j'essaye de leur [les élèves] montrer plusieurs points de vue sur un même fait, et c'est à eux de faire leur propre interprétation», a par exemple déclaré un internaute se présentant comme un enseignant dans un commentaire ayant beaucoup fait réagir sur Facebook.
Pitié, ça fait bien longtemps qu'on n'enseigne plus l'histoire comme ça. Retournez au lycée les gars !
— Nathalie SL (@sl_nathalie) 18 octobre 2017
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