Italie : le Parlement accuse Renzi d'avoir envoyé des forces spéciales en Libye sans son accord

Italie : le Parlement accuse Renzi d'avoir envoyé des forces spéciales en Libye sans son accord© Tony Gentile Source: Reuters
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Le Premier ministre italien Matteo Renzi s'est retrouvé sous le feu des critiques le 11 août : il aurait envoyé des troupes d'élite en Libye pour aider à la lutte contre Daesh, sans avoir au préalable consulté le Parlement.

Le jeudi 11 août, la majorité des journaux italiens faisaient état de la présence de dizaines de militaires italiens en Libye depuis la semaine dernière pour des opérations de déminage et de formations des troupes libyennes du gouvernement d'Union nationale soutenu par l'ONU, actuellement aux prises avec les combattants de l'Etat islamique dans son bastion de Syrte. Le quotidien la Republicca a notamment évoqué le nombre de 50 soldats.

Le gouvernement nie en bloc et se refuse à tout commentaire

Pourtant, le gouvernement de centre-gauche du Premier ministre italien a refusé de confirmer les informations des médias.

Dans une interview au quotidien Corriere della Sera, le ministre des Affaires étrangères italien Paolo Gentiloni ainsi affirmé que l'Italie ne disposait d'aucune mission militaire en Libye, prétendant que dans un tel cas «le parlement aurait été informé».

Les journalistes lui ont alors suggéré qu'il pourrait s'agir d'une mission secrète. Ce à quoi Paolo Gentiloni a répondu qu'il ne faisait aucun commentaire sur des missions classifiées.

Selon les médias italiens, le comité parlementaire aurait en fait été secrètement informé du déploiement des forces spéciales la semaine dernière.

En effet, dans le cadre du controversé «article 7bis» de la législation adoptée en 2015, le Premier ministre italien peut envoyer des forces spéciales dans certaines zones sensibles pour des missions de renseignement, sans l'approbation du Parlement.

Ainsi, en mars dernier, Matteo Renzi avait déjà décrété que des avions de combat et des drones américains pourraient utiliser l'espace aérien et les bases militaires italiens pour effectuer des frappes sur Syrte. Rome avait par ailleurs préparé un contingent de 50 soldats d'élite qui peuvent sans préavis passer sous commandement des services secrets et opérer en Libye.

L'opposition en colère

Les partis d'opposition ont accusé le Premier ministre d'avoir abusé de cet article, mettant ainsi l'Italie dans une situation de guerre. 

«L'article parle clairement d'envoyer des hommes à l'appui des opérations de renseignement qui n'ont rien à voir avec ce que nos forces spéciales font en Libye», a déclaré dans un communiqué un député du Mouvement Cinq Etoiles, la force politique la plus populaire d'Italie.

«D'abord avec sa concession sur les bases aériennes et maintenant avec l'envoi de nos hommes sur le terrain, ce gouvernement a effectivement impliqué l'Italie dans un théâtre d'opérations guerrières sans passer par le Parlement», ajoute le communiqué.

Ces révélations viennent après des nouvelles sur la présence en Libye des forces spéciales américaines et françaises.

En décembre 2015, l'Italie avait pourtant refusé de rejoindre la coalition dirigée par les Etats-Unis pour des frappes aériennes en Syrie contre Daesh.

A ce jour, la seule réelle opération de soutien des forces libyennes confirmée par l'Italie a  impliqué l'évacuation des troupes gouvernementales blessées pour un traitement médical.

Par ailleurs, des sondages récents suggèrent que plus de 80% des électeurs italiens s'opposent à une implication du pays dans les opérations militaires en Libye. 

Lire aussi : Frappes américaines en Libye, une opération à durée illimitée et potentiellement illégale ?

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