L'Italie s'oppose aux bombardements en Syrie contre Daesh
L'Italie refuse de rejoindre la coalition dirigée par les Etats-Unis qui mène actuellement des frappes aériennes en Syrie contre l'Etat islamique.
Le président du Conseil italien Matteo Renzi s'est opposé dimanche à ce que l'Italie rejoigne la coalition dirigée par les Etats-Unis qui mène actuellement des bombardements en Syrie contre l'Etat islamique, dans une interview au Corriere della Sera. Il répondait au parti d'opposition Forza Italia de centre droit qui appelle le chef du gouvernement à participer à l'opération militaire en Syrie, estimant qu'un refus italien va isoler Rome sur la scène internationale.
#Siria, Renzi si chiama fuori: "Non inseguo bombe degli altri" https://t.co/YpksL7zjhLpic.twitter.com/GytaGPGbS3
— ilGiornale (@ilgiornale) 6 Décembre 2015
Lors de sa visite à Paris jeudi 26 décembre dernier, Matteo Renzi s'est déclaré favorable à une coalition élargie contre Daesh en réponse à l'appel du président français François Hollande. Il avait néanmoins ajouté que la priorité devait être donné au dossier libyen.
«Nous avons besoin d'une autre stratégie»
«Si être protagoniste signifie courir après les bombardements des autres, alors je dis: non merci. Nous avons déjà donné. L'Italie a utilisé cette stratégie en Libye en 2011. A la fin, nous nous sommes rangés à contrecœur sur la position de [Nicolas] Sarkozy. Quatre années de guerre civile en Libye démontrent que ce ne fut pas un choix heureux. Aujourd'hui, nous avons besoin d'une autre stratégie», a-t-il déclaré. Alors que le Royaume-Uni a décidé la semaine dernière d'étendre ses frappes à la Syrie, l'Allemagne s'est également engagé militairement contre Daesh, la première opération militaire mené par le pays depuis l'arrivée d'Angela Merkel au pouvoir.
Eviter «une nouvelle Libye»
«La position de l'Italie est claire et solide. Nous devons anéantir les terroristes, et non pas satisfaire les commentateurs. Ce dont nous n'avons pas besoin, c'est d'une multiplication des réactions à chaud sans vision stratégique. Nous pouvons tout nous permettre à l'exception d'une nouvelle Libye», a-t-il précisé.
En 2011, une intervention occidentale sous mandat de l'ONU menée par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis a abouti à la chute de Mouammar Kadhafi. Depuis la Libye est en proie à une guerre civile qui a fait plusieurs milliers de morts où l'Etat islamique compte de solides bases arrières comme la ville de Syrte, à plus de 400 km à l'est de Tripoli. Le développement de l'organisation islamiste dans le pays inquiète au plus haut point Matteo Renzi, confronté à un afflux de réfugiés en provenance des côtes libyennes depuis près de 4 ans et la chute de l'Etat libyen.