«De la paperasse» : Moscou réfute les accusations de bombardement d'une base américaine en Syrie
Un article du Wall Street Journal, qui cite des sources gouvernementales, prétend que des avions russes auraient bombardé une base américaine en juin. Moscou assure ne pas être au courant et attend des précisions de la part des autorités militaires.
Interrogé à ce sujet par les journalistes, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré «ne rien savoir» à propos des allégations de l'article du Wall Street Journal. Il a invité la presse à «se référer aux autorités militaires russes et américaines» plutôt qu'à l'article du WSJ qu'il a qualifié de «paperasse».
Trump's good pal Putin attacks US base: Russia bombed base in Syria used by U.S. https://t.co/MYU2ZlCouS via @WSJ
— Michael Klare (@mklare1) 22 juillet 2016
En effet, un article du Wall Street Journal affirmait plus tôt dans la journée du 22 juillet que des avions russes auraient bombardé en juin 2016 une base de rebelles syriens dans le sud-est du pays, utilisée par les forces spéciales américaines et britanniques.
Selon le Wall Street Journal, qui dit citer des sources gouvernementales anonymes, Moscou aurait utilisé les frappes aériennes pour faire pression sur l'administration Obama afin qu'elle accepte une coopération plus étroite en Syrie avec l'aviation russe.
Russia bombed base in Syria used by U.S.https://t.co/gX6NYGAyeypic.twitter.com/hnVxKqALP2
— Wall Street Journal (@WSJ) 22 juillet 2016
L'article affirme également qu'un avion russe aurait attaqué un site utilisé par les familles des rebelles soutenus par la CIA.
Selon le Wall Street Journal, c'est la garnison stationnée dans le village d'Al-Tanf près de la frontière jordanienne qui aurait été attaquée. Le quotidien rapporte également qu'un contingent britannique d'une vingtaine d'hommes a été déplacé hors de la base 24 heures avant les frappes russes.
Après l'attaque, les forces américaines auraient informé leurs homologues russes en Syrie que la garnison faisait partie de la campagne américaine contre l'Etat islamique et ne devait pas être ciblée. Environ 90 minutes plus tard, en dépit des signaux d'avertissement des avions américains, les avions russes auraient de nouveau bombardé le site, affirme le Wall Street Journal.
Les responsables américains et les chefs rebelles affirment que quatre personnes ont été tuées. Selon le Wall Street Journal toujours, un responsable américain ayant accès aux informations sur cet incident aurait qualifié ce dernier d'«extrêmement grave», ajoutant que cela pourrait provoquer des combats directs entre l'aviation russe et américaine.
«La Russie n'a qu'un seul et unique objectif en Syrie, la lutte contre le terrorisme, et nous croyons qu'une meilleure coordination des efforts russes et américains contribuerait à la poursuite effective de cet objectif, ainsi que d'une solution diplomatique de la crise syrienne», a déclaré Youri Melnik, porte parole de l'ambassade russe à Washigton.
La Russie a commencé ses frappes aériennes en Syrie au mois de septembre 2015 dans le but de lutter contre les groupes terroristes opérant dans la région.
L'Occident a accusé à plusieurs reprises Moscou de bombarder également des groupes de «l'opposition modérée», ainsi que des civils, des accusations que la Russie a toujours fermement rejeté.
La coopération entre les forces russes et américaines dans le pays fait face à un certain nombre d'obstacles, notamment des désaccords sur le sort du président syrien Bachar el-Assad et la désignation des différentes factions armées comme «terroristes».
Le ministre des Affaires étrangères américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont conclu un accord à Moscou la semaine dernière pour coordonner les frappes contre le Front Al-Nosra, filiale d'Al-Qaïda.