Vaccination des enfants : les pays en voie de développement avancent, les pays riches reculent
La plupart des pays riches sont parvenus à éradiquer les maladies infectieuses à l'inverse des pays pauvres qui luttent encore pour les faire disparaitre. Mais pour certaines maladies pour lesquelles des vaccins existent, la tendance est inversée.
De nombreux pays pauvres gèrent de manière efficace les programmes de vaccination. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que les vaccins sauvent 2,5 millions de vies par an. La variole a été éradiquée en 1980 avec l'aide d'un vaccin ; la poliomyélite devrait bientôt suivre. Dans les deux cas, les pays riches ont ouvert la voie mais pour d'autres maladies ce n'est pas forcément le cas.
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— STEPin2 (@SophieAzouaou) 25 février 2016
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Le contre-exemple parfait est la rougeole, une maladie très contagieuse. Au moins 95% des personnes doit être vaccinées pour arrêter sa propagation (un seuil appelé «immunité collective»). Bien que bénigne, elle peut néanmoins provoquer dans certains cas une pneumonie et causer des lésions cérébrales voire la cécité. Les pays ayant les taux de vaccination les plus bas sont tous très pauvres, mais de nombreux pays en développement ont impulsé d'excellents programmes. L'Érythrée, le Rwanda et le Sri Lanka ont par exemple réussi à vacciner presque l'ensemble de leur population à l'inverse de plusieurs pays riches, comme les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Italie, où l'on recense des taux nettement inférieurs.
L'Europe a même raté le délai qu'elle s'était fixé en 2010 en enregistrant encore 4 000 cas de rougeole. Les États-Unis, qui ont officiellement annoncé en 2000 avoir éradiqué cette maladie, se retrouvent en 2014 avec des centaines de cas répertoriés à travers 27 États. Les tendances pour les autres maladies éradicables par la vaccination sont également alarmantes. Ce triste constat est souvent imputé aux fervents opposants à la vaccination. De plus en plus de parents refusent en effet de faire vacciner leurs enfants à l'instar des Amish, (communauté religieuse américaine) opposés à la médecine moderne depuis le 17e siècle. Les végétaliens sont quant à eux opposés à l'utilisation de produits d'origine animale dans la fabrication de vaccins. L'Eglise réformée néerlandaise, estime de son côté que les vaccins peuvent contrecarrer la volonté divine.
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Dans la plupart de ces pays, ces personnes opposées à la vaccination ne représentent que 2 à 3% des parents. Mais leur nombre ne cesse de croître, un phénomène difficilement contrôlable qui inquiète les autorités sanitaires. Des études menées en Amérique, en Australie et en Europe révèlent que près d'un quart des parents ne veulent plus vacciner leurs progénitures car ils sont convaincus que les principaux vaccins impactent négativement le système immunitaire des enfants.
Face à ces réticences, plusieurs gouvernements tentent d'augmenter les taux de vaccination en contraignant d'avantage les parents qui ne vaccinent pas leurs enfants. Peu de temps après une épidémie de rougeole survenue en 2015, les autorités de l’Etat de Californie ont décidé de n'accepter dans les écoles publiques que les enfants disposant d'un carnet de vaccination à jour. Une nouvelle réglementation qui devrait voir le jour dans d'autres Etats confrontés à la même problématique.