Crise politique en Espagne : les socialistes ne veulent pas de Mariano Rajoy au gouvernement
Le chef du parti socialiste espagnol Pedro Sanchez a exclu vendredi d'apporter son soutien au Premier ministre par intérim Mariano Rajoy pour un second mandat, soutien qui aurait pu mettre fin à l'impasse politique du pays.
Pedro Sanchez, le chef de file des socialistes, avait rencontré Rajoy pour des pourparlers censés aider à former un gouvernement, après que les élections de décembre ont laissé le parti de centre-droit de Rajoy (PP) sans majorité au Parlement.
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— El Confidencial (@elconfidencial) February 13, 2016
Après une réunion d'une demi-heure entre les deux dirigeants, des images diffusées à la télévision espagnole ont montré Mariano Rajoy ostensiblement refusant de serrer la main de Pedro Sanchez et même de croiser son regard, après que Sanchez a dit qu'il avait rejeté la proposition d'une coalition entre le PP et les socialistes.
«Mais c'est aussi un parti qui a besoin de se régénérer, de faire le ménage. Et cela ne se produira pas s'il est au gouvernement», a-t-il ajouté, se référant aux nombreux scandales de corruption qui ont terni le parti de Mariano Rajoy.
Avec les résultats de Sanchez, qui est arrivé deuxième, la perspective d'un renouveau électoral est plus que jamais d'actualité. Néanmoins, les socialistes ne souhaiteraient pas se faire dépasser par la gauche, autrement dit par Podemos, si un autre tour de scrutin a lieu.
Pedro Sanchez a déclaré vendredi qu'il espérait parvenir à un accord sur une coalition d'ici la fin du mois et chercherait un vote de confiance au parlement pour le début de Mars.
Un échec au vote signifierait que les autres candidats du parti auraient deux mois de plus pour former une majorité alternative avant qu'une nouvelle élection nationale ne puisse être appelée.
Plus tôt jeudi, Mariano Rajoy a fait un pas vers Pedro Sanchez en disant être ouvert à demander à la Commission européenne une plus grande flexibilité sur les objectifs de déficit public de l'Espagne, une position partagée par tous les autres parties. Mais Sanchez a rappelé sa préférence pour une coalition de partis de gauche, à savoir avec Podemos.
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Pourtant, une telle coalition est encore loin d'arriver à terme. Le leader de Podemos, Pablo Iglesias, très réticent, a dit la semaine dernière qu'il ne s'engagerait dans des pourparlers avec les socialistes que si Sanchez abandonne ses propres pourparlers avec le parti centriste Ciudadanos.
Par ailleurs, une coalition entre Podemos et les socialistes serait encore loin d'obtenir la majorité. Ils auraient besoin de conclure des accords avec les partis régionaux, dont plusieurs veulent un référendum sur l'indépendance de la Catalogne, ce à quoi Pedro Sanchez est fermement opposé.