Chasse aux sorcières : pour Hillary Clinton, évoquer des arguments parus dans RT revient à faire le jeu de Poutine
L’ancienne candidate aux présidentielles américaines estime que ceux qui «répètent» des arguments parus dans RT font le jeu du président russe qui, selon elle, «fomente» les dissensions politiques états-uniennes autour du soutien à l’Ukraine.
«Quand je vois des gens répéter des arguments russes apparus pour la première fois dans Russia Today ou dans le discours d’un responsable russe, c'est un gros point marqué pour Poutine», a déclaré l’ancienne cheffe de la diplomatie américaine et candidate démocrate malheureuse aux présidentielles de 2016, Hillary Clinton, lors d’une interview sur PBS, le 3 octobre.
«Quand je vois des Américains occupant des postes à responsabilité dire que nous ne devrions pas soutenir le peuple ukrainien, ils sont corrompus», a-t-elle de surcroît accusé, interrogée sur la perception que Vladimir Poutine pourrait avoir des dissensions politiques aux Etats-Unis autour du soutien à l’Ukraine. L'épouse du 42e président des Etats-Unis est convaincue que le président russe n’est «pas seulement enthousiasmé» par ces dissensions, mais qu’il les «fomente également».
«Poutine et son équipe effectuent ce genre d’interventions, secrètes ou manifestes, visant à saper la démocratie et à subjuguer les dirigeants politiques», a-t-elle poursuivi. «Il y a le maître de la corruption qui vit au Kremlin», a-t-elle enchéri.
Hillary Clinton avait elle-même été accusée de corruption durant la campagne de 2016, Donald Trump déclarant en plein débat que son adversaire démocrate serait en prison s'il était élu président.
Ukraine : «Ce combat est notre combat», estime Hillary Clinton
Des déclarations qu’Hillary Clinton inscrit dans le contexte du vote au Congrès d’un budget provisoire pour financer l'administration fédérale, qui n'a pas inclus l’aide supplémentaire à l’Ukraine. Ce vote a été mal perçu à Kiev, à la Maison Blanche ainsi que dans les capitales européennes.
«Ce combat est notre combat. Honnêtement, je ne comprends pas que les Américains se rangent du côté de Poutine», a conclu celle qui n'avait pas craint d'imputer au président russe sa défaite électorale face à Donald Trump. «Nous devons combattre cette tendance», a-t-elle ajouté.
Entre janvier 2022 et juillet 2023, selon le think tank allemand Kiel Institute for the World Economy (IFW), les Etats-Unis ont investi et promis près de 70 milliards d’euros dans leur soutien à l’Ukraine, dont plus de 42 milliards en aide militaire.