Refus de marier un Tunisien en situation irrégulière : SOS Racisme poursuit la maire

Marlène Mourier, maire de Bourg-lès-Valence, a refusé de marier une Française et un Tunisien en situation irrégulière, suspectant un mariage blanc. SOS Racisme a porté plainte pour discrimination, tandis que l’élue, soutenue par la droite, persiste et risque des sanctions judiciaires.

Marlène Mourier, maire Les Républicains (LR) de Bourg-lès-Valence (Drôme), a refusé de célébrer le mariage d’une Française de 51 ans, Sylvie, et d’un Tunisien de 35 ans, Bilel, en situation irrégulière, soupçonnant un mariage blanc.

Cette décision a conduit SOS Racisme à déposer une plainte pour discrimination, estimant que l’élue a outrepassé ses prérogatives. Selon l’association, le refus est illégal : le procureur de Valence ayant écarté toute suspicion de mariage de complaisance après enquête.

Marié pour les papiers

Le parquet a ordonné à la maire de procéder à l’union, invoquant la liberté fondamentale de se marier, mais Mourier a maintenu sa position, arguant que Bilel aurait avoué vouloir se marier « pour les papiers » lors d’un entretien préalable, déclaration signée, selon elle.

L’enquête policière n’a toutefois pas confirmé cette insincérité. Marlène Mourier, soutenue par des élus RN et LR comme Laurent Wauquiez ou Nicolas Daragon, président des maires de la Drôme, dénonce une absence d’investigation sérieuse et refuse de se rendre « complice d’une violation du droit ».

Instrumentalisation ou principe de précaution ?

Elle évoque aussi la vulnérabilité de la fiancée, résidant dans un foyer, pour justifier sa décision. Cette affaire s’inscrit dans un contexte politique tendu : une proposition de loi visant à interdire les mariages d’étrangers en situation irrégulière, soutenue par le Sénat et des figures comme Gérald Darmanin, est actuellement en débat à l’Assemblée nationale.

Robert Ménard, maire de Béziers, a également été poursuivi pour un refus similaire. SOS Racisme dénonce une instrumentalisation politique faisant des étrangers des « boucs émissaires ». Mourier risque jusqu’à cinq ans de prison, 75 000 euros d’amende et une inéligibilité. Le procureur de Valence doit désormais statuer sur la plainte.